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(et boire)…à la source du Jazz Rock !!

vendredi 24 mai 2019 par Denis Bouteillon rédaction , Sébastien Cholier photographie CC by-nc-sa

Compte-rendu

Ce jeudi 11 Avril la Source avait repoussé ses murs pour recevoir dans une salle archi-comble l’une des sommités en matière de basse jazz de ces cinquante dernières années : l’immense Stanley Clarke.

En effet dans le « top 3 » des bassistes et contrebassistes du jazz post seventies, Mr Stanley Clarke figure en bonne place en compagnie de Jaco Pastorius, fondateur du Weather Report, icône absolue de la basse fretless et Marcus Miller à qui l’on doit tout à la fois le son et le retour de Miles Davis à l’aube des années 80.
Entouré d’un combo de cinq virtuoses groupés en demi-cercle au centre duquel Stanley Clarke se place et se déplace infatigablement, métronome impassible et hilare, distribuant la parole à chacun de ses acolytes à tour de rôle et au gré de son inspiration, Maître Stanley nous a régalé deux heures trente durant d’un concert "enoooorme", conçu comme une véritable synthèse de sa propre histoire musicale.


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Deux heures trente au cours desquelles celui qui fut la cheville ouvrière du Return to forever de Chick Corea au cœur des années 70, chantre d’un jazz-rock musclé au jeu et au son puissant, nous a distribué toute la panoplie de son savoir-faire technique faisant claquer à l’envi ses cordes, nous assénant ses slaps endiablés.
Virtuosité, inventivité, énergie : Stanley Clarke en grand maître du tempo nous a embarqués dans un tourbillon virtuose au son resté intact, rond et rock à la fois, indéniablement affiné autant qu’affirmé au fil du temps.

Faisant chanter, claquer, slaper basse et contrebasse pour notre plus grand bonheur, partant dans des échanges inouïs tantôt avec les tablas incendiaires de Salar Nader ou le violon diabolique d’Evan Garr, il déroula un spectacle en deux parties : l’une très électrique, l’autre plus acoustique. Deux parties inséparables et complémentaires d’un musicien exceptionnel.

Enchaînant en bavard impénitent, titre sur titre, Stanley Clarke nous raconta sa propre histoire de la blue note intégrant notamment la référence absolue que fut Charlie Mingus dont il cita en introduction son emblématique « Goodbye pork pie hat » dans une version somptueuse à la douceur exquise et à la gravité douloureuse. Une façon sans doute de s’inscrire dans une filiation évidente avec celui qui fut traité « moins qu’un chien » tout en étant un des musiciens clef de la musique Afro-américaine.

Alternant les balades oniriques et langoureuses avec des titres à la pulsation plus affirmée, clin d’œil nostalgique évident au Jazz-Rock de ses débuts, ne se résolvant pas non plus pas à quitter la scène, relançant sans cesse sa formidable machinerie à l’énergie diabolique, il nous emmena jusqu’à un final éblouissant pour laisser enfin libre cours aux applaudissements d’un public comblé.

Thank you Mister Stanley Clarke !

Les photos illustrant cet article sont toutes de Sébastien Cholier

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