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Je suis ce qu’il est convenu d’appeler “un chineur“. Je fouille dans les cartons posés sur trottoirs, J’achète un euro ou deux de vieux disques vinyles par exemple.
Hier, je ne sais pour quelle raison, j’ai été pris d’une irrésistible envie pour un LP sobrement intitulé ¡Flamenco !. Et en rentrant chez moi…
Pourtant, les deux gentilles jeunes filles avaient un stand qui ne payait pas de mine et je ne sais pas pourquoi ce disque se trouvait là au milieu des galettes de Sheila et Hugues Aufray.
¡Flamenco !
Les chineurs savent de quoi je parle, de ce frisson spécial, de cette quasi certitude d’avoir trouvé quelque chose d’exceptionnel.
Carmen Amaya Y Sabicas. Disque Coral 1970, pressé en Espagne. Pochette pas terrible. Disque en parfait état, manifestement jamais, ou presque jamais écouté.
J’aime le flamenco mais je ne suis pas un connaisseur. J’ai vu quelques spectacle magnifiques et j’ai un disque de “gran canto“ de Manolo Caracol et c’est tout. Mais dès les premières mesures, la guitare virtuose, fine et puissante à la fois, la sauvagerie des rythmes (pieds de la danseuse frappant le sol, claquements de mains) et l’irruption soudaine de la voix rugueuse de Carmen Amaya, je sais que j’ai une perle entre les mains, que tout va être bon jusqu’à la dernière plage. Et c’est plus que bon. C’est du flamenco pur et qui n’a pas pris une ride.
Je ne peux pas partager avec vous ce plaisir, car manifestement le disque n’a pas (encore) été réédité en CD. Mais Sabicas est bien connu, et Carmen Amaya aussi.
Rare, oui : J’ai fais ma petite enquête : j’ai trouvé trois vendeurs du vinyl d’occasion seulement et les prix m’ont coupé le souffle : 250 $ ici, 120 € là, et sur ebay ce vendeur là (je crois que si vous êtes collectionneur c’est une affaire).
Moi, je ne suis pas vendeur quoi qu’il en soit.
Pour l’ambiance, j’ai trouvé une petite vidéo quand même. Alors ¿frisson ?