> Mag > Musique > Force tellurique
le Festival Antigel recevait à la Cave 12 le groupe culte Earth pour un show lancinant et envoûtant.
La Cave 12 était inhabituellement pleine ce soir là, preuve que le groupe invité avait créé de l’attente parmi les connaisseurs de leur musique. Earth est effectivement une référence, et un groupe influent, mais dans un style plutôt dédaigné par les médias généralistes, à cause de l’absence de chant [1] et de la durée hors norme des morceaux, dont la consommation ne peut s’envisager que dans une immersion prolongée.
La musique du groupe Earth, qu’on la nomme Doom (ou toutes sortes d’autres appellations diverses trouvées dans la presse), se distingue par une lenteur marquée et des distorsions ambiantes hypnotiques. Il convient donc de calmer sont appétit pour les changements rapides d’accords et de se laisser impregner par cette musique.
Dès l’annonce de présentation, les règles sont imposées : pas de flash pendant le concert sous la menace de voir le groupe mettre fin de façon prématurée au concert ; fichtre ça ne plaisante pas. Effectivement le groupe est dans l’épure : les lumières qui éclairent le groupe durant pratiquement l’heure et demi de concert, sont des lumière blanches et fixe. Aucun jeu de lumière en d’autre termes, ni de projection vidéo, ce qui est assez déroutant.
C’est la musique elle-même qui monopolise toute l’attention, et envahit l’espace. Un peu de lâcher-prise m’est encore nécessaire face à cette lenteur inhabituelle avant d’apprécier pleinement la dérive sonique contemplative du trio.
Le groupe est présent sur scène, mais pas spécialement mobile. Le guitariste Dylan Carlson au visage émacié, a des allures de rescapé de l’époque Grunge et de ses propres excès. Il dégage un charisme certain, une présence magnétique. La batteuse scande le tempo par des gestes appuyés, pointant ses baguettes vers le plafond, à intervalle régulier. Le manche de guitare pointe plus ou moins à la verticale quand le musicien cherche à donner des inflexions à son phrasé. C’est à peut près tout ce que je peux voir du groupe ; La malédiction du chroniqueur de moins de 1m80 me poursuit.
Le concert se clôt avec en guise de rappel « From the Zodiacal Light » assez entraînant mais où l’absence de Rabia Qazi, invitée sur le disque où elle habite ce morceau, se fait sentir en live. Un concert qui n’aura pas déçu les fervents du groupe, les autres ayant de toute façon passé leur chemin pour d’autres dates d’Antigel, le choix est large.
Doom slo-mo
Pionniers du drone-metal, les Américains ont érigé le bourdonnement en un art funèbre fascinant
Dans le cadre du Festival Antigel
25CHF / 20CHF (réduit) / 16CHF (Jeune) / 14CHF (-20ans) / 5CHF (Pass Festivalier=
[1] Le nouvel album présente du chant, ce qui est nouveau pour le groupe et n’est pas repris sur scène.