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Filles de fer barbelées

Foxfire

lundi 3 décembre 2012 par Xavier Depraz rédaction CC by-nc-sa

Quoi de mieux de commencer une nouvelle année avec un grand film ?
Le 2 janvier 2013 sortira Foxfire, confessions d’un gang de filles réalisé par Laurent Cantet.

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Ce dernier est bien connu des cinéphiles : il avait été repéré avec « Ressources Humaines » en 1999 et a enchaîné des films d’excellente facture (dont « Entre les murs », adapté du livre éponyme de François Bégaudeau).
Sans avoir lu quoi que ce soit sur le film, disons que mon a priori était plutôt bon avant la projection. Première surprise : le film est tourné en langue anglaise, au Canada, avec des comédiennes totalement inconnues en France (et peut-être au Canada aussi, d’ailleurs).

L’histoire se situe au milieu des années 50, quelque part dans une petite ville américaine. 5 adolescentes y concluent un pacte à la vie à la mort : elles seront le gang Foxfire. Je n’en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de “rentrer” dans ce film de 2h30 (qu’on ne voit pas passer...).

Très rapidement, une évidence me saute aux yeux : j’assiste à une révélation : celle de la comédienne Raven Adamson qui interprète Legs, la “leadeuse” du groupe. Elle doit avoir 15 ou 16 ans, mais je suis prêt à parier qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’elle. Des yeux grands comme ça, une fossette à la Kirk Douglas et une présence incandescente, pour rester dans le champ lexical du titre du film (un foxfire étant une lumière phosphorescente émise par certains champignons). Bref, cette Raven est de la trempe de Jodie Foster dans « Taxi Driver » ou de Hafsia Herzi dans « La graine et le mulet ».

Au-delà de ça, le film est une réussite totale, tant dans la reconstitution de cette Amérique à peine sortie du maccarthysme, que de la mise en scène sans faille ou du casting. Le charme opère jusqu’à la bande son lunaire composée par le groupe canadien Timber Timbre.

On reproche souvent au cinéma français son nombrilisme parisien. Voilà un film totalement surprenant, ambitieux et maîtrisé de bout en bout... une véritable bouffée d’air frais. Examinez de près les programmes de vos salles art essai pour ne pas le manquer.
Merci, Laurent Cantet.

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