> Mag > Spectacle > Godspeed You ! Black Emperor à Genève
Un concert un dimanche soir ? A la place de la énième diffusion d’un film avec Louis ou Pierre, non mais ! C’est pas exagéré ? Le concert, c’est le samedi soir, avec les potes, tu tapes des bières, tu discutes (donc t’écoutes pas), tu rentres chez toi et tu t’écroules, mais content car tu as le bracelet autour du poignet qui prouve que t’étais présent ... Ah, non ! ça c’est pour les Tribute Band (je mets quand même des majuscules, je ne voudrais pas me prendre des réflexions déplacées, parce que Tribute, c’est du boulot quand même !).
Non, définitivement, non ! Lors de mon dernier compte rendu, j’arguais du fait que Mademoiselle K nous sortait de notre marasme actuel (faut suivre, hein !), alors quoi de plus logique que de se rendre au concert de Godspeed You ! Black Emperor (GY !BE) (oui, je sais, je suis hyper à la page), groupe résolument en marge, contestataire, anti capitaliste .... En plus à l’Usine de Genève, haut lieu alternativo-punk de la région lémanique dont, à mon avis, l’endroit le plus intéressant reste, tout de même, la caverne de l’empereur Von Dam !
Mais, je m’égare (comme d’habitude, je sais).
À bien écouter les disques de GY !BE, je ne les avais jamais vu en concert ailleurs que sur YouTruc et je pensais même les avoir manqué, un peu comme Mogwai, que n’ai-je été ravi de voir que ce n’était pas le cas en sortant du concert de Thurston Moore à l’Alhambra (je me la pète un peu, mais, franchement, y a pas de quoi !).
Alors, nous y voilà, nous sommes dimanche 16 avril 2023, devant la porte de l’Usine (celle où on pourra encore aller avec plaisir même après 64 ans.), et nous sommes en retard ...
Nous sommes arrivés à l’heure, pourtant, mais en retard. Un peu avant 20 heures, la prestation de Marisa Anderson en était à son avant dernier morceau, dommage, j’étais curieux de découvrir cette artiste par moi inconnue. Un verre à la main, nous avons écouté les dernières notes de morceaux instrumentaux, apparemment, joués sur une Telecaster de belle facture, un son crunchy, aériens !
Il me faudra donc aller sur la toile pour finir cette belle découverte.
Je ne m’étais pas aperçu que le concert allait commencer quelques trente minutes plus tôt que prévu. Pas grave, ça allait être bien, quoi qu’il arrive !
Première note du bourdon de « Hope Drone » [1], puis arrivent sur scène le contrebassiste, la violoniste et les autres musiciens au fur et à mesure de leur entrée dans le morceau (basse, guitares, batteur et percussion).
Comme vous le savez faire monter une mayonnaise, en cuisine, est une chose difficile, tout un art ! Il en va de même pour les morceaux instrumentaux dits post-rock ! GY !BE fabrique de longues litanies sonores qui peuvent en déranger plus d’un, mais ont ravis une Usine pleine à craquer !
La route vers le bar pour se désaltérer n’était pas chose aisée, mais une fois arrivé, un rapide toast avec Stefan Eicher accoudé au même comptoir et j’ai continué à boire les ondes diffusées par le groupe ! Il faut dire que j’apprécie particulièrement ces ambiances sonores avec une intensité montante et un climax tout en énergie ! Du grand art !
Le public a-t-il apprécié la prestation scénique du groupe ? En fait il n’y en a pas, de prestation scénique, les concerts sont un savant mélange entre musique, vidéo et expérience de l’intime du spectateur [2]. Mais, à n’en pas douter, une large majorité a su apprécier le concert donné [3] GY !BE, ça valait bien le déplacement !
Est-ce que j’ai passé une bonne soirée, mais oui, oh que oui !
Set List
1. Hope Drone
2. First Of The Last Glaciers (G_d’s Pee At State’s End)
3. Anthem For No State (Luciferian Towers)
4. Cliffs Gaze (G_d’s Pee At State’s End)
5. Monheim (Lift Your Skinny Fists Like Antennas To Heaven)
6. The Sad Mafioso (F# A# inf)
[1] bourdon, traduction frenchy de Drone, un style que j’apprécie particulièrement.
[2] définition donnée par Radu Lupu, pianiste roumain mort à Lausanne en 2022, allez écouter ses interprétations de Schubert ou Schuman ... Il n’y a pas de termes pour les définir.
[3] on dit donner un concert et pas faire, hein, les p’tits gars !