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HBC, trio fantastique

lundi 27 octobre 2014 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Le Super Trio HBC a ébloui de toute sa classe musicale la scène du Repaire des Ours. Retour sur un concert d’anthologie avec des monstres de la musique à la notoriété mondiale dans le jazz fusion. Scott Henderson, Jeff Berlin et Gary Novak ont été à la hauteur de leur réputation !

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HBC au Repaire des Ours
© Chriss Besse

HBC est donc un trio de virtuoses reconnus dans le monde jazz fusion : Scott Henderson à la guitare, Jeff Berlin à la basse, et Gary Novak à la batterie (qui a remplacé Dennis Chambers).

Le Repaire des Ours a pris des allures de grand club de jazz new-yorkais avec de telles pointures. Le public est composé de pas mal de mélomanes connaisseurs et de musiciens, des gens ont même fait des trajets assez importants pour voir le groupe en live… Et personne ne sera déçu !

Scott Henderson passera un peu de temps avec sa guitare pour les derniers préparatifs avant le début du concert… Jeff Berlin et Gary Novak arrivent ensuite, et les lumières sur scène sont envoyées… Le groupe démarre et donne le ton dès le début : ce sera jazz fusion et jazz rock au programme, avec des compos et pas mal de reprises personnalisées à leur sauce !


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Scott Henderson
© Chriss Besse

Le style de Scott Henderson à la guitare est une référence et a inspiré beaucoup de guitaristes… Il est entre blues, jazz et rock, avec un jeu très poussé au vibrato, un jeu quelque part entre Jeff Beck et Allan Holdsworth, avec une forte personnalité, on le reconnaît rapidement. Son utilisation des effets et des textures dans le son est toujours au service de la musique, pas de démonstration inutile. Sa guitare chante en délirant grâce au vibrato très utilisé pour rajouter de l’expressivité… Un certain sens de la mélodie sans tomber dans la facilité, une richesse harmonique, une belle palette de sons, des idées créatives qui fusent, bref de la bonne virtuosité.


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Jeff Berlin
© Chriss Besse

Jeff Berlin est tout aussi remarquable. Maître du tempo, il accompagne et joue terrible, que ce soit pour le groove, le jeu en lead, l’enrichissement harmonique… Rien à redire, c’est très bon pour le style jazz rock fusion.

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Gary Novak
© Chriss Besse

Le batteur Gary Novak est tout aussi à l’aise dans un contexte où il peut alterner ou mélanger différents rythmes et approches, avec la finesse du jazz et l’énergie du rock, il est capable de grosses frappes bien placées comme de petites touches rythmiques nuancées.

Le répertoire tourne autour de compos et de reprises… On peut reconnaître la musicalité des morceaux de Scott Henderson et son jeu particulier, que ce soit dans ses albums en solo, avec Tribal Tech, ou encore avec l’Elektric Band de Chick Corea… Tout ça se ressent dans sa musique et son jeu. La musique proposée reflète bien les influences et l’esprit des membres de HBC. Le trio va notamment reprendre des classiques du jazz fusion de la trempe de Weather Report, Herbie Hancock, Wayne Shorter, Joe Zawinul et Billy Cobham ainsi que certains titres originaux d’Henderson et de Berlin. La prestation est très bonne et permet de bien percevoir les différents instruments à leurs sommets. « Footprints » de Wayne Shorter et « D Flat Waltz » de Joe Zawinul sont repris avec technicité et finesse, tout en ayant de l’originalité et une orientation musicale propre au trio. La version de « La Marseillaise » par Jeff Berlin est une impro bien sympathique en solo. Mention spéciale à « Come Together » des Beatles et à « The Chicken » de Jaco Pastorius repris à la sauce HBC… Le public est conquis, réussite totale.

Le concert semble passer à une folle vitesse tellement c’est bon et riche musicalement. Contrairement à ce qu’on peut voir parfois dans le jazz, ici sur scène les musiciens bougent pas mal… Surtout Scott Henderson ! Toujours en mouvement ou balancement, on a l’impression qu’il est sur un ressort, qu’il est désarticulé et qu’il vibre comme sa guitare en fonction des coups de vibrato… De plus, quelques notes d’humour rendent la soirée encore plus agréable, Scott n’hésitant pas à inciter le public à boire pour avoir l’impression que la musique est meilleure, ou encore suppliant avec Jeff d’acheter des albums pour subvenir aux différents besoins ou caprices de leurs proches.
Un grand moment de musique ce concert, tout simplement.

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