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Ibrahim Maalouf, Quelques Mélodies à Chamonix

samedi 12 mars 2022 par Anatholie photographie , rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

C’est un retour aux sources pour Ibrahim Maalouf et une belle soirée pour la nouvelle salle de spectacle de Chamonix, l’EMC2, qui affichait complet : son concert face au Mont-Blanc pour le CosmoJazz Festival 2011 est resté dans toutes les mémoires et il n’était pas question de manquer son retour dans la vallée avec sa tournée Quelques Mélodies qui revisite, en duo avec son guitariste fétiche, François Delporte, ses compositions dans des arrangements épurés.

Ces morceaux sont extraits de l’album 40 Mélodies sorti en 2020 pour les 40 ans du trompettiste mais, pandémie oblige, la tournée n’a pu réellement commencer que deux ans plus tard. Elle fera d’ailleurs à nouveau halte au pays du Mont-Blanc le 1er avril (non, ce n’est pas une blague !) dans le cadre du festival Jazz à Megève.

Comme l’explique Ibrahim, après des années de fréquentation des zéniths et autres grandes salles européennes avec des orchestres de plus en plus étoffés (on se souvient notamment de la section cuivres et du percussionniste complétant le classique quintet pour la tournée S3NS), l’envie de retrouver l’intimité des petites salles et la liberté du duo acoustique s’est faite sentir.

La scène de l’EMC2 n’étant de surcroît pas surélevée, la proximité avec les deux musiciens est encore accrue, et leur plaisir de jouer et improviser ensemble est flagrante et communicative.

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Ibrahim Maalouf, François Delporte
EMC2@Chamonix, fév 2022
© Anatholie Music Photography

De « Esse Emme » (2009) à « Happy Face » (2019) en passant par « True Sorry » ou « Red & Black Light », Ibrahim et François dialoguent en musique, le premier troquant parfois la trompette pour le piano et profitant, à son habitude, du passage d’un morceau à l’autre pour raconter quelques anecdotes au public.

Ainsi sur « Will Soon Be a Woman », écrit à la naissance de sa fille Lili et décrivant en musique son parcours de bébé à jeune femme, ou au sujet du superbe « Beirut », composé après une escapade quelque peu effrayante d’un Ibrahim de 14 ans dans les rues de Beyrouth en guerre et qui, dans cet arrangement dépouillé, porte l’émotion à son comble.

L’activité de compositeur de musique de films de Maalouf, à laquelle il se serait volontiers consacré si la scène et le contact avec le public ne lui étaient pas indispensables, n’est pas oubliée, avec le thème de Celle que vous croyez de Safy Nebbou et avec Juliette Binoche d’après un roman de Camille Laurens.

Après l’expérience musico-comique de faire chanter le public sur son hommage à Louis Armstrong, « Happy Face », Ibrahim clôt le concert sur un rappel en forme de déclaration d’amour au public avec « All I Can’t Say » et on aimerait bien lui dire en retour tout le bien qu’on pense de cette formule, qui met parfaitement en valeur la qualité des composition et fait la part belle aux improvisations.

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