Magazine culturel contributif en bassin franco-valdo-genevois

> Mag > Musique > Impressionnisme musical à Château Rouge

Impressionnisme musical à Château Rouge

jeudi 30 mars 2023 par Anatholie rédaction CC by-nc-sa

L’Orchestre National de Lyon à Annemasse ? Château Rouge l’a fait, le temps d’une soirée entre compositeurs modernes et contemporain concoctée par deux complices, le chef d’orchestre Stéphane Denève et le violoncelliste Gautier Capuçon.

Ravel, Prokofiev, Connesson : trois maîtres de l’orchestration de ces cent dernières années, dont Stéphane Denève a choisi des compositions impressionnistes donnant à la soirée toute sa cohérence.

Pour commencer, cinq pièces de la suite Ma mère l’oye de Maurice Ravel (1912) inspirées par l’univers des contes, aériennes et délicates, dont la délicieuse marche orientalisante de « Laideronnette, impératrice des pagodes ».

Place ensuite au Concerto pour violoncelle et orchestre composé cent ans plus tard par Guillaume Connesson, dont Stéphane Denève a enregistré plusieurs œuvres avec le Brussels Philharmonic dont il est directeur musical, et qui voit l’arrivée sur scène du soliste savoyard [1] Gautier Capuçon et de son cher Ambassadeur, œuvre du luthier vénitien Matteo Goffriller (1701).

ONL et Gautier Capuçon dirigés par Stéphane Denève @ Château Rouge, Annemasse, février 2023

Du premier, « Granitique » (on y entend d’ailleurs des galets entrechoqués), au dernier, véritable transe « Orgiaque » avec un solo déchaîné, en passant par un épisode « Paradisiaque », les mouvements sont bouillonnants de virtuosité et de dialogues jubilatoires entre l’orchestre et le violoncelle qui font vibrer les spectateurs à l’unisson.

La demi-heure passe beaucoup trop vite, et Gautier Capuçon, avant de quitter la scène, propose en guise de bis un duo tout en sensibilité sur « Le cygne » du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns avec Stéphane Denève au piano.

ONL dirigé par Stéphane Denève @ Château Rouge, Annemasse, février 2023

Pour finir la soirée en beauté, l’orchestre interprète la suite de concert composite réalisée par Stéphane Denève à partir du Roméo et Juliette de Sergueï Prokofiev (1935), avec notamment la fameuse « Danse des Chevaliers » où cuivres et percussions scandent un battement de cœur implacable dans une ambiance dramatique qui annonce le dénouement forcément tragique de cet amour impossible.

Notes

[1Il est natif de Chambéry.

Commenter cet article

Pour participer ici, vous devez vous connecter avec l’adresse mail de votre inscription sur Rictus.info.