Magazine culturel contributif en bassin franco-valdo-genevois

> Mag > La Vraie Vie > JO 2012 © licence licencieuse

JO 2012 © licence licencieuse

mardi 31 juillet 2012 par Franz Narbah rédaction CC by-nc-sa

“Main basse sur la ville“, vous vous souvenez ?
"Owni ‘société, pouvoir, cultures numériques“ : vous connaissez ? Des gens indispensables qui nous rappellent que dans la vraie vie, il y a des trucs aussi incroyables qu’au cinéma.
Pour preuve, cet article tellement surréaliste que l’on a peine à croire qu’il ne s’agit pas d’une fiction.

Le titre est suggestif : bienvenue en dystopie cyberpunk

Dystopie ?

Cyberpunk ?

Commençons par quelques extraits de l’article que
Lionel Maurel signe pour OWNI ; pour vous donner envie :

“le CIO a obtenu du Parlement anglais le vote en 2006 d’un Olympics Game Act, qui lui confère des pouvoirs exorbitants. L’Olympics Delivery Authority dispose ainsi d’une armada de 280 agents
(…)

le LOCOG (London Organizing Committee) dispose de son côté d’une escouade de protection des marques
(…)

Ils auront le pouvoir d’entrer dans les commerces, mais aussi dans les “locaux privés”, et de saisir la justice par le biais de procédures d’exception
(…)

L’Olympics Game Act met en place une véritable police du langage
(…)

Il est par exemple interdit d’employer dans une même phrase deux des mots “jeux”, “2012″, Twenty Twelve”, “gold”, “bronze” ou “medal”.
(…)

Plusieurs commerces comme l’Olympic Kebab, l’Olymic Bar ou le London Olympus Hotel ont été sommés de changer de noms sous peine d’amendes.
(…)

L’usage des symboles des Jeux, comme les anneaux olympiques, est strictement réglementé. Un boulanger a été obligé d’enlever de sa vitrine des pains qu’il avait réalisés en forme d’anneaux
(…)

Cette règle s’applique aussi strictement aux médias, qui doivent avoir acheté les droits pour pouvoir employer les symboles et les termes liés aux Jeux.
(…)

la chaîne BFM en a été ainsi réduite à devoir parler de “jeux d’été” pour ne pas dire “olympiques”.
(…)

plusieurs firmes anglaises préfèrent à titre préventif s’autocensurer et dire “The O-word” plutôt que de se risquer à employer le terme “Olympics“.
(…)

il n’est permis de faire un lien hypertexte vers le site des JO 2012 que si l’on dit des choses positives à leurs propos ! Même Barack Obama et Mitt Romney ont été affectés par la police du langage du CIO, qui a exigé pour violation du copyright que des vidéos de campagne faisant allusion aux JO soient retirées…
(…)

Pour les spectateurs qui se rendront dans les stades, le contrôle sera plus drastique encore et ils seront liés par des clauses contractuelles extrêmement précises, détaillées sur les billets d’entrée.
(…)

La propriété intellectuelle dictera également la manière de s’habiller, les autorités olympiques ayant indiqué qu’on pouvait tolérer que les spectateurs portent des Nikes alors qu’Adidas est sponsor officiel, mais pas qu’ils revêtent des T-shirts Pepsi, dans la mesure où c’est Coca-Cola qui a payé pour être à l’affiche !
(…)

Grâce à ces droits, ce sont des biens publics essentiels comme les mots du langage, l’information, l’espace urbain, les transports en commun, la gastronomie, les codes vestimentaires qui sont “privatisés”.
(…)

Imaginez un instant qu’un parti politique par exemple ait la possibilité de contrôler les médias, de mettre en œuvre une censure, de lever une police privée, de faire fermer des commerces, d’imposer à la population des règles concernant la nourriture et l’habillement "

Ouf ! N’en jetez plus, la cour est pleine.

Merci OWNI de nous montrer aussi clairement et concrètement comment la grande machine libérale est en train de se déglinguer.

En attendant, on peut toujours roter son Coca en regardant les jeux d’été pourvu qu’on soit bien dans ses Adidas ; Just do it !

Des affiches protestant contre les restrictions imposées par le CIO sur le fondement du droit des marques. Faites passer…

Déjà 1 commentaire