Keziah Jones, rythme et élégance…

Fidèle au Pleins Feux festival, je guette chaque année la programmation diffusée au printemps. Quand le nom de Keziah Jones est apparu pour le samedi soir, j’ai été à la fois ravie et à la fois interpellée par ce nom que je connaissais mais dont j’étais bien incapable d’évoquer la moindre musique. Alors, pour découvrir sans a priori cet artiste, je me suis bien gardée d’aller sur internet pour en apprendre davantage. Et je n’ai pas été déçue.

Keziah Jone, très mince, torse nu sous une veste largement ouverte, allure de dandy, démarche élégante et dansante, apparaît sur scène accompagné de seulement 2 musiciens, un à la basse et l’autre à la batterie. Il joue de la guitare avec un style bien particulier, utilisant par moment des techniques de la basse Il y a de la sensualité dans sa manière de bouger et de jouer, de la séduction et un peu de provocation aussi. On peut dire qu’il y a du cabotin en lui qui fait sourire. Le public a le sourire des vrais bons moments. Quelques petits problèmes techniques ne vont pas gâcher son plaisir et le concert se termine bien trop vite. Et c’est vers la fin que je reconnais le morceau le plus populaire de l’artiste, « Rhythm is love », ce morceau qui m’a toujours donné le sourire et envie de danser.

À plus de 50 ans, Keziah Jones géniteur du Blufunk (mélange de blues et de funk) et artiste engagé, reste fortement influencé par Fela Kuti, musicien et activiste nigérian. Introduisant un peu plus le jazz dans sa musique et développant largement l’instrumental, il fait partie de ces artistes à découvrir absolument sur scène. Pour un photographe, c’est un bonheur de chercher à le révéler à travers ses paradoxes et contradictions.

Le Pleins Feux Festival 2023 se termine donc sur une belle réussite grâce à ce bel artiste On attend déjà avec impatience la programmation 2024.