> Mag > Musique > L’air glacial
Lescop, tel est le nom sous lequel on connaît ce garçon à la gueule si grave. Un nom étrange qui endosse une musique de glace, parvenue à nos oreilles tel un vieux souvenir.
Car tout ce qu’on y entend a un air de famille évident avec ce que nous avons pu écouter il y a quelques lointaines années déjà, un air connu, une petite madeleine gentiment acide mais que l’on déguste avec un plaisir ravivé.
Nous voilà replongés dans ces années 80 dont l’ombre ne nous a jamais vraiment quittés. On y retrouve la musique métronomique, la voix atone, les paroles plus parlées que chantées.
Le retour de l’air glacial en somme… Les hommages à Joy Division sont bien là pour qui prête l’oreille, mais les groupes français de l’époque avec Taxi Girl en fer de lance, sont eux aussi omniprésents.
Le jeune homme ne s’en cache d’ailleurs pas qui cite volontiers ses références, ses influences.
L’ambiance est au romantisme froid, un poil désespéré. Même si parfois une timide percée se fait vers la pop, les textes n’évoquent que pertes, doutes, nuits, errances…
La position est assumée jusqu’au bout et on sent de la retenue, une mise à distance avec le monde, avec l’auditeur.
Pour qui cherche l’intensité de Joy Division, il y aura peut-être une frustration, mais pour qui sait se souvenir des hérauts français de ces années là, le rejeton sera alors un digne descendant de cette increvable famille de la vague froide.
Photo en exergue de cet article par Kmeron cc-nd-nc
Dans le cadre du Festival Antigel 2013
28 / 24 / 20 CHF
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