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l’Étrange créature du lagon noir en 3D

samedi 2 mars 2013 par Franz Narbah rédaction CC by-nc-sa

Celui-là, c’est pour le kitch. L’un des premiers film réalisé en 3D de l’histoire du cinéma. Tous les poncifs du film de monstre, un nanard fantastique, quoi. A savourer en frissonnant.

La 3D n’a pas fait beaucoup de progrès. Déjà à cette époque, en noir et blanc les requins sortaient de l’écran avec beaucoup de conviction et la main palmée de la créature surgissait au visage des spectateurs comme un diable d’une boîte.

Les effets dramatiques des films de monstre sont exactement les mêmes qu’aujourd’hui : la créature s’approche par derrière de la fille… elle se retourne au dernier moment et elle huuuuuuuuuuurle ; les autres sont tous occupés à la chercher de l’autre côté, etc.

Je vous rassure tout de suite : la créature est gentille avec les filles ! Ça se comprend : depuis 150 millions d’années qu’elle vit toute seule dans le lac !

Un truc qui a un peu évolué depuis cette époque, c’est la hiérarchie des victimes : dans les années 50, ce sont les Indiens qui se font tuer par la créature, puis un noir, marin sur le bateau, puis un blanc, mais un personnage secondaire, etc. Aujourd’hui, il n’est pas rare que l’Indien soit tué en second et il arrive couramment de voir un noir meilleur copain du personnage principal ; et survivre au générique de fin. Comme quoi le cinéma hollywoodien évolue malgré ce que peuvent en dire les mauvaises langues.

A noter que, si ce n’était la créature, les eaux du fleuve Amazonie sont idylliques : on s’y baigne sans hésiter au milieu des algues et des petits poissons, sans l’ombre d’un piranha, pas de moustiques et pas le moindre serpent. Seul le Capitaine du bateau a une bonne évaluation du danger. Mais il n’insiste pas trop : il est bien payé et ces scientifiques américains sont de grands enfants qui s’amusent. Mais lui ne se baigne jamais, et ça se voit !

En revanche, une chose qui a beaucoup évolué depuis cette époque, c’est la capacité de nos enfants à lire les images. Pour exemple ces questions posées par les miens pendant la projection : « Dis Papa, comment ça se fait qu’ils ont tous des pantalons et des chemises blanches bien repassées, les gens ? Pourquoi la dame est habillée différemment à chaque fois qu’on la voit ? Pourquoi ils ne sont jamais dépeignés, même quand ils sortent de l’eau ? » Etc.

Je leur ai expliqué que c’était comme ça à l’époque et que c’est justement pour ça qu’on aime bien voir ce genre de nanard : après ça, on a tous bien rigolé.

Toutefois, je ne serais pas opposé à une version expurgée réduite à 1/2 heure. on pourrait enlever toutes les vues sous- marines longuettes auxquelles l’invention de la couleur a tout de même fichu un sacré coup de vieux.

l’Étrange créature du lagon noir en 3D. (The Creature from the Black Lagoon), 1954, de Jack Arnold, avec Richard Carlson, Julie Adams)

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