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vendredi 22 octobre 2010 par Pas de licence spécifique (droits par défaut)
ChroniqueL’invitation au dernier voyage
Si vous êtes sujet à la traditionnelle dépression automnale, autant vous prévenir tout de suite : ce film n’est pas pour vous.
Son action se situe dans la petite ville de Naïa, au nord-est de Moscou, au bord de la rivière Oka. Aïst travaille dans une usine de papier. C’est un célibataire qui n’a pour seuls compagnons qu’un couple de passereaux. Un jour, son patron, Miron, lui demande de l’aide pour « le dernier voyage de Tanya », son épouse chérie décédée la nuit précédente. Miron et Aïst sont les derniers descendants du peuple méria, dont nous allons découvrir, tout au long du film, les étonnants (et émouvants) rites funéraires.« Les Mérias n’ont pas de dieux, seulement de l’amour à donner ou à prendre ». On pourrait se croire dans un film de Kaurismäki : visages impassibles, économie de dialogues et de mouvements de caméra, arbres dénudés, couleurs délavées et vodka au litre. Il émane de tout cela une poésie glacée, parfois érotique, qui nous happe véritablement, entre amour et mort « à la méria ».
Le dernier voyage deTanya, d’Aleksei Fedorchenko (2010-1h15)
Prix de la critique au Festival de Venise
Sortie le 3 novembre 2010, sur une quarantaine de copies ... à guetter courant décembre dans les salles « art et essai » des Pays de Savoie !