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Les Athénéennes

Le Paradis selon No-Mad Spirits

mercredi 29 juin 2022 par Anatholie rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Dans le cadre des créations musicales qu’il suscite à chaque nouvelle édition, le festival genevois Les Athénéennes accueillait notamment cette année le virtuose du oud Amine Mraihi et son projet No-Mad Spirits, augmenté du pianiste Bojan Z et de la chanteuse Lynn Adib pour une performance unique.

No-Mad peut-être, mais un peu fou quand même : Amine Mraihi a décidé de rassembler autour de son oud un guitariste prodigieux (Angel Demirev), un saxophoniste qui ne l’est pas moins (Valentin Conus), un batteur habité (Axel Lussiez) mais aussi, pour cette soirée à l’Alhambra de Genève, le fougueux pianiste Bojan Z et la chanteuse syrienne Lynn Adib, afin d’explorer la thématique de cette édition 2022 du festival Les Athénéennes, liée à la musique dans la trilogie de Dante.

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No-Mad Spirits, Bojan Z et Lynn Adib @ L’Alhambra, Genève, juin 2022 - (...)
© Anatholie Music Photography

Oublions Enfer et Purgatoire, c’est au Paradis que nous font goûter No-Mad Spirits et ses invités, tissant au fil des morceaux des liens harmoniques entre musiques orientales, balkaniques et jazz-métal, entre traditions et modernité, entre instruments et voix, pour casser les codes, abolir les frontières et créer une explosion de rythmes et de mélodies jubilatoires, avec des solos de guitare et d’oud explosifs, des envolées de saxophone et une batterie survoltée.

Après un « Grumpy » (grincheux) bien vénère où Amine a troqué l’oud pour la guitare électrique, Bojan Z rejoint le quartet sur « Ecstatic Shadows » et apporte sa pierre à l’édifice avec ses improvisations caractéristiques aux accents balkaniques.

L’apparition de Lynn Adib sur « Floating in the Night Sky » propulse le concert dans une autre dimension : chantant une traduction en arabe d’un texte de Dante réalisée par le père d’Amine, elle transmet une émotion à fleur de peau, à la fois délicate et forte, en dialogue avec les instruments : une pure merveille, réitérée avec « Kabla al Ghouroub » (avant le coucher du soleil), toujours sur des paroles issues de Dante dans une traduction paternelle, ou encore « Odd Times », avec ses incantations mystiques aux accents soufis.

Une fois les dernières notes de « Soso » envolées, il faut se faire une raison : c’est fini pour cette fois, et les applaudissements sont à la hauteur du plaisir ressenti pendant cette performance. Reste l’espoir que cette formule "augmentée" dure plus que le temps d’une création, voire fasse l’objet d’un album pour que l’on puisse l’écouter à l’envi.

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