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M comme Marcus

mardi 12 mai 2015 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

La légende vivante Marcus Miller était en Savoie dans le cadre du Festival « L’Échangeur de Sons » le 10 avril à l’Espace Malraux, à Chambéry… Une des références absolues pour son principal instrument qui est la basse électrique, il a accompagné certains des plus grands noms de la musique, et a une carrière solo brillante, un modèle de musicalité et de longévité dans ce milieu.

Pour les gens qui ne connaîtraient pas Marcus Miller, c’est un musicien multi-instrumentiste reconnu principalement pour son talent de bassiste dans un style entre funk et jazz, maître de la technique du slap, ayant joué avec les plus grands noms en jazz, rock, pop, hip hop, etc… La liste serait trop longue, mais on peut citer un nom important concernant sa carrière : Miles Davis.

Marcus Miller est un des musiciens les plus reconnus de la planète, tous styles musicaux confondus. On l’identifie en quelques notes grâce à son jeu de basse tout en groove et slap dans un contexte musical empreint de jazz et de funk. Le musicien est reconnu comme une référence pour son instrument, mais aussi pour ses talents de composition et d’arrangement. Le bassiste au chapeau est un monstre, un mythe, une légende de la musique.

Voir Marcus Miller en concert est un moment mémorable pour tout mélomane et musicien s’intéressant aux styles musicaux auxquels le bassiste est associé… On peut profiter d’une musique moderne et urbaine qui n’oublie cependant pas ses racines, une fusion musicale où tous les styles musicaux peuvent trouver une place… Classe, élégance, subtilité et groove caractérisent la musique de Marcus… Une musique accessible à tous… Une musique qui fait voyager…

Pour son dernier album intitulé Afrodeezia, le musicien rend notamment hommage à l’Afrique, et cela apporte des couleurs chaudes et des rythmes puissants à sa musique… Le bassiste n’a donc pas fini d’évoluer et de créer encore, c’est une très bonne nouvelle, et ça promet !

Le concert

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L’Espace Malraux est plein à craquer ! Avant le concert, on a droit à l’intervention d’un groupe de musiciens déambulant et animant le hall d’entrée dans une ambiance jazz avec divers instruments à vent ! Cela fait passer le temps en attendant l’accès à la salle, il y a déjà beaucoup de monde venu en avance…

Le concert commence avec deux morceaux inspirés de musiques africaines et de jazz du dernier album, et autant dire que c’est très riche et coloré musicalement ! On voit même Marcus faire quelques vocalises typiques de l’Afrique, et utiliser le gembri. On notera aussi un morceau en hommage à la musique du Brésil, un autre dédié à la Motown, et bien sûr des morceaux plus dans le style jazz funk propre à Marcus Miller. À noter aussi l’émouvante interprétation d’un morceau en la mémoire des esclaves noirs d’Afrique.

Privilégiant la basse (plusieurs modèles avec différentes sonorités vont être joués par le musicien), Marcus Miller utilise aussi un peu sa voix, les instruments à vent, et se permet même quelques pas de danse durant un moment. Dirigeant son groupe de manière à la fois ferme et souple, il nous fait découvrir une équipe de musiciens de talent au service de la musique, qui ne tombent pas dans des excès de solo.
Autour du bassiste : saxophone, trompette, claviers, guitare, percussions et batterie. Un groupe de sept musiciens réunis par la musique, une fusion entre jazz et différents courants musicaux allant de l’Afrique à la Louisiane tout en passant par le Brésil, avec toujours le souci de la belle musique. Le concert se terminera par trois rappels, avec bien sûr des morceaux rappelant la carrière solo de Marcus Miller, mais aussi sa collaboration avec le mythique Miles Davis.
Pour le dernier rappel, on a presque l’impression d’un concert intime à la maison avec un Marcus Miller seul au bord de la scène, assis sur une chaise avec sa basse électrique pour un moment mélodique purement musical et mettant le talent du bassiste en avant.

Il convient aussi de citer l’équipe de musiciens accompagnant Marcus Miller : le complice de longue date Mino Cinelu aux percussions, Alex Han au saxophone, Louis Cato à la batterie, Lee Hogans à la trompette, Adam Agati à la guitare, Brett Williams aux claviers. Pas mal de musiciens de la génération actuelle, Marcus Miller semble jouer aussi un rôle de mentor. Tout l’ensemble joue de manière cohérente et fluide, c’est un vrai groupe, et chacun a pu avoir au moins un instant pour faire un solo comme la tradition en jazz le veut... De très bons musiciens, et j’ai particulièrement apprécié le guitariste Adam Agati avec son jeu puissant, riche et efficace tout en nuances et subtilités quel que soit le contexte musical.

En conclusion, on peut dire que Marcus Miller montre qu’il est encore un des musiciens les plus talentueux et reconnus de la planète, surtout pour la basse et le jazz. Ce qui fait plaisir, c’est qu’il réussit à renouveler un peu sa musique par l’apport de certains courants musicaux qu’il n’avait pas forcément beaucoup explorés auparavant. La musique de Marcus Miller est une belle fusion à dominante jazz, c’est brillant, classe, à la fois accessible et intéressant. Il ne révolutionne pas forcément le jazz comme certains grands maîtres de la musique, mais il réussit à allier héritage et modernité pour présenter une œuvre artistique belle et riche. Résumé en quelques mots : Marcus Miller, c’est la grande classe musicale !

Bravo à l’Espace Malraux pour proposer chaque année de superbes concerts avec des artistes et groupes reconnus partout en France, et même dans le monde… On espère sincèrement que Malraux pourra continuer à proposer des spectacles de cette qualité, l’art et la culture ne doivent pas être pris en otage par certains décideurs… Encore bravo, courage, et à bientôt pour d’aussi belles affiches on l’espère !

Toutes les photos © Sébastien Cholier ont été prise la veille lors du passage du groupe à la MC2 de Grenoble. Merci encore du dépannage.

Portfolio

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