Mémoires d’un escargot

Le réalisateur autralien s’était fait connaitre, il y a quelques années avec une trilogie de courts métrages consacrés à des membres de sa famille [1]. Le procédé qu’il avait mis au point à l’époque est resté sa marque de fabrique tout au long de sa carrière (couronnée de succès) : une animation de stop-motion et patamod, avec de nombreux temps suspendus et un humour à froid frôlant l’absurde. Les histoires s’attachent à des parcours de vie d’êtres cabossés, associaux, décalés. Adam Elliot porte une grande empathie vers les personnage de perdants programmés, des inadaptés, marqués par le sort. On retrouve la ligne d’un John Irving et son picaresque récit de la vie de Garp.

Dans ce nouveau long métrage (présenté en avant-première à Annecy), les membres d’une fratrie de jumeaux, devenus orphelins, se retrouvent séparés dès l’enfance, chacun placé sur une côte de l’Australie, et s’accommodant à sa manière du chaos de l’existence.

La sœur, Grace, gère son anxiété en accumulant les objets, en particulier des figurines d’escargots. Une éclaircie viendra pour elle d’une belle amitié avec une vieillarde excentrique, qui la remettra sur les rails de la vie.
Le frère, placé dans une famille évangélique rigoriste à la campagne, se trouve brimé et exploité, et entrera en rébellion ouverte.

Les évènements, comme souvent chez Adam Elliot, prennent des détours inattendus, ironiques ou amers. Un grand art de la narration, porté par d’excellents animateurs font de ce nouveau long une réussite attendue (pas de date de sortie en France pour l’instant).

PS : l’auteur a insisté sur le fait que ce film était intégralement réalisé en stop motion sans aucun ajout numérique en post prod et surtout que c’était un film indépendant et il en était assez fier.