> Mag > Musique > Mendelson en appartement
Dans une formule largement reprise depuis les soirées de poche organisée par la Blogothèque. Les concerts dans des lieux privés se multiplient, pour le plus grand plaisir des curieux et des fans avisés. Hors-Pistes s’incrit dans ce concept pour deux des concerts de l’édition 2015.
Quelques indications laissées par mail « amenez quelque chose à grignoter », le patron de la SMAC nous accueille incognito au pied de l’immeuble « c’est la porte au cinquième, là où il y a un skateboard ». Les invités arrivent par petits groupes ; l’appartement n’est pas bien grand, mais le séjour a été vidé et un drap tendu au mur.
Dans ce type de soirée, chaque spectateur à un visage. Cela est sans doute un peu intimidant pour l’ artiste, qui se fait discret à l’approche du spectacle.
L’auditoire s’installe par terre. Le concert débute par « D’un coup », constat sombre du délitement d’une relation. On n’est pas dans un registre de franche gaieté, on pouvait s’y attendre.
Pourtant l’ambiance n’a rien de plombé par cette solennité un peu abrupte.
Mieux même, la proximité et les interventions de l’artiste, marquées par un humour détaché et caustique, font passer l’ensemble très agréablement. Les morceaux les plus longs et rudes ne seront pas convoqués, déjouant l’austérité qu’on aurait pu craindre, vu la gravité des textes.
Le dispositif de Mendelson est réduit : un ordi portable qui contient les pistes de rythmique (déclenchées et coupées au besoin), un accompagnement guitare-voix, et un rétroprojecteur sur quelques morceaux. Passée une première poignée de morceaux enchaînés, le dialogue s’installe. « Quel morceau voulez vous ? » Quelques réponses fusent. « Barbara (1983) » sera l’un des morceaux les plus longs du set, chronique intimiste d’un premier amour, avec la réalité sociale de son quartier d’enfance en toile de fond.
Le concert étant en temps limité pour respecter le voisinage, la soirée se prolonge par des discussions autour de provisions amenées. Cali et Jean-Louis Aubert n’ont pas été invités à cette soirée, même si leurs oreilles ont pu siffler légèrement aux sarcasmes de Pascal Bouaziz.