Métanuits, Émile Parisien et Roberto Negro illuminent le Voiron Jazz Festival

« Ligeti ? J’adore ! » « Mais moi aussi, j’adore ! » De cette constatation d’Emile Parisien et Roberto Negro sont nées les Métanuits, leur adaptation pour saxophone et piano d’un...quatuor à cordes composé il y a soixante-dix ans.

Et quelle adaptation ! Surdoués des musiques improvisées et habitués à jouer ensemble, les deux musiciens offrent une interprétation magistrale et électrisante de l’œuvre de Ligeti, qu’ils explorent avec une allégresse et une liberté réjouissantes.

Qu’il soit introspectif, malicieux ou même explosif (on voit même voler les petites cuillères que Roberto utilise pour sonoriser son piano) selon les mouvements, le dialogue entre les musiciens et leur instrument respectif est irrésistible, attirant les spectateurs dans un maëlstrom de sons et de rythmes éblouissants.

En près de cinquante minutes alors que l’original se joue en une vingtaine, Emile et Roberto offrent au public une lecture organique, rythmique et spontanée de la partition de Ligeti avec une générosité qui n’exclut pas la subtilité et dont l’énergie est communicative comme en témoignent les salves d’applaudissements qui explosent après les solos et en fin de concert (sachant qu’une bonne partie des spectateurs étaient venus pour Brad Mehldau, tête d’affiche de la soirée).

On ne peut donc que remercier le Voiron Jazz Festival d’avoir programmé ces Métanuits lumineuses que l’on se réjouit de pouvoir retrouver très prochainement sous forme d’album.