> Mag > Musique > Oud vas-tu futur du jazz ?
Pour ouvrir la journée de clôture du Cosmo Jazz Festival, on a eu droit à une belle découverte musicale : Mohamed Abozekry & Heejaz. Le groupe entoure un virtuose du oud, et cela nous délivre une musique jazz régénérée par l’Orient avec une fusion riche où les musiciens peuvent s’exprimer en découvrant de nouvelles contrées musicales…
Mohamed Abozekry est un jeune virtuose égyptien du oud, reconnu au niveau mondial. Son groupe qui l’accompagne, Heejaz, fait partie de la nouvelle génération jazz qui arrive depuis quelques années. Ils viennent de Lyon où ils se sont fait remarquer, et risquent bien de largement dépasser les frontières de Saône et Rhône.
Avant le concert de cette fin de matinée (11h), André Manoukian, directeur artistique du festival, livre quelques mots au public, et présente notamment Mohamed Abozekry et Heejaz. Pour lui, il s’agit certainement de représentants du jazz futur, de la nouvelle évolution du jazz, un jazz moderne qui ne se recroqueville pas dans ses racines, mais qui cherche à se développer en s’imprégnant d’autres cultures musicales afin de garder son essence et de se régénérer. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le concert a tenu ses promesses en faisant découvrir un nouvel artiste et un nouveau groupe qui ont délivré une musique belle et diverse, se nourrissant avec subtilité de jazz et de musiques d’Orient…
La maîtrise du oud par Mohamed Abozekry est magique, il est capable de sortir des sons tantôt puissants tantôt subtils, et il fait preuve de qualités d’interprétation, de composition et d’improvisation remarquables. Sa virtuosité en matière de solo est impressionnante. Quant au groupe, il l’accompagne avec sensibilité et cohésion, mêlant au oud des sons de la guitare de Guillaume Hogan, de la contrebasse d’Hugo Reydet, et des percussions diverses d’Anne-Laure Bourget.
Mohamed Abozekry et Heejaz offrent au public une musique inédite mêlant jazz, musiques d’Orient et musiques du monde d’une manière magistrale, ce qui rend cette fusion unique. A l’écoute du concert, on découvre de nouvelles pistes pour le jazz et la musique, de nouvelles contrées musicales pour atteindre les sommets de la créativité… Le tout en restant accessible au public.
En plus d’être originale, cette musique nous montre aussi le oud dans tous ses états, capable de révéler l’allégresse ou la mélancolie dans leurs ultimes formes grâce à des sonorités riches et à une science musicale profonde. Le public ne s’y trompe pas, et c’est debout pendant plusieurs morceaux que les musiciens seront accompagnés et applaudis pour terminer leur concert comme dans une fête chaleureuse, avant finalement que le joueur de oud souhaite à tous un bon après-midi…
Comme l’a dit Mohamed Abozekry, il n’a pas l’habitude de beaucoup parler en concert, il préfère laisser la musique parler… Et en effet, elle a bien parlé !
Site de Mohamed Abozekry & Heejaz : http://www.abozekryheejaz.com/
Crédit Photo : http://blyo-photographie.com/