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Outblinker : le rock d’après le rock au Brin de Zinc

mercredi 17 août 2022 par Tom Rad-Yaute rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Quoi ? Outblinker passe au Brin de Zinc ? Lundi ? Outblinker ? Le groupe post-rock écossais ? Décidément, ce Brin de Zinc nous réserve de bonnes surprises. Quelle aubaine au milieu de cet été plombé où, qu’on ait fui quelque part sur les plages ou qu’on se traîne hagard dans sa ville désertée, on grille tous comme des rats !

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photo komyfo studio

L’autre bonne surprise, c’est que la salle n’est pas vide – signe que le Brin de Zinc est un lieu vivant auquel les locaux font confiance car, comme moi, j’imagine que beaucoup ne connaissent pas ou assez peu ce groupe. Formé par des activistes du milieu de la musique indépendante de Glasgow – deux des membres du groupe sont investis dans le Bloc+, une salle de concerts -, Outblinker n’a pour l’instant sorti que des EPs sur des formats divers, parfois en éditions très limitées, mais il a en revanche tourné plusieurs fois en France et son premier album devrait sortir au début de l’année prochaine.

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photo komyfo studio

Mais quoi de mieux que de rencontrer la musique d’un groupe en concert, sans a priori, avec peut-être une découverte à la clé ? Les Ecossais lancent les hostilités à peine après l’heure annoncée. Du fait de l’utilisation proéminente des synthétiseurs – on ne les compte plus sur scène - leur musique est immédiatement très immersive, soutenue par le chouette son et les lumières concoctées par le lieu. Mélodies pop cristallines et rythmiques dance directement inspirées de la musique des années 80 croisent des basses lourdes, une batterie appuyée et la distorsion de la guitare dans des morceaux aux longs cours qui ne craignent pas les bifurcations mélodiques barrées qui jouent avec les limites de confort de nos petites oreilles. Leur musique pourrait être facilement décrite comme un croisement d’inspirations kraut-rock (le groupe fait d’ailleurs des reprises de Neu et de Kraftwerk) et post-rock – leurs guitares à la Mogwai – avec une pointe de dance-rock des années 80, Depeche mode ou le U2 de Zooropa, peut-être.

Tenant à la fois de la machine à danser, de l’urgence rock et d’une esthétique ambitieuse – de mémoire, l’objectif affiché du kraut-rock était d’emmener le rock « au-delà du rock » -, le cocktail d’Outblinker est détonnant et surtout étonnant, déroutant, dans le sens où il déplace les lignes et procure des sensations inédites. Certains morceaux, comme "Walter Peck" que Chris, le chanteur, nous présente comme son titre préféré, font mouche, d’autres un peu moins. Face à ce que le groupe propose, le public du Brin de Zinc, plutôt statique, semble à la fois perplexe et content. Les applaudissements sont nourris et le groupe ajoutera "Super sex", reprise survoltée sous haute influence électronique du morceau de Morphine, à un set au demeurant plutôt court.

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