> Mag > Musique > Parquet sur courant alternatif au Poulpe
Jeudi soir, c’était techno instrumentale avec Parquet au Poulpe. Le groupe formé autour du batteur Seb Brun, a sorti un premier album Sparkles and Mud sur Carton records et propose une musique sur le fil, entre pulsions dansantes et imaginaire sonore abstrait.
Ce qui me frappe d’abord chez Parquet, c’est leur son. Les sonorités tranchantes et crunchy des deux guitares qui se répondent façon stéréo, les rondeurs presque synthétiques de la basse, la caisse claire gonflée à bloc. Un son choisi et pensé, où rien ne semble laissé au hasard – qu’est-ce que cette musique pouvait bien raconter sur scène ?
La batterie placée au centre et en première ligne, avec le visage de Seb Brun qui fait face et s’éclaire d’un grand sourire lorsque la tension prend corps, que les corps entrent en mouvement et que des cris d’approbation montent du public. Autour, les guitares, la basse et les synthés jouent collectif, s’agrègent par petites touches façon puzzle qui se construit progressivement, ajoutent leur pierre à un ensemble entrainant et un peu étrange. Les rythmes sont faciles et haletants mais les motifs mélodiques sont minimaux et déconstruits, comme si le groupe défaisait d’une main ce qu’il construit de l’autre. C’est à la fois dansant et un peu abstrait – mais moins abstrait quand même que ce que font les japonais de Goat, dans un style voisin, par exemple.
J’aurai un peu plus de mal à les suivre lorsque les guitaristes branchent sans retour leurs pédales d’effet et que le groupe s’engouffre dans de longs tunnels disco-cosmiques. L’affluence est modeste — on est jeudi soir — mais le public réagit bien et ondulera jusqu’au bout.