Pat O’May a mis le feu au Brin de Zinc

Interview de Pat O’May

Pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas, peux-tu te présenter en quelques phrases ?

Tu veux que je me présente succinctement, comme on le dit sur le site Thinkerview ? Site intéressant que je conseille d’ailleurs.
Je suis un guitariste qui vient du hard rock des années 80 à la base. Je suis né en 1961. J’ai joué dans différents groupes au lycée, puis avec Marienthal qui est le premier groupe avec lequel je suis devenu professionnel, je devais avoir 20 ans. Par la suite j’ai joué dans différents groupes, mais j’ai vite voulu faire une carrière en solo afin de faire de la musique que je ne pouvais pas forcément proposer autrement car quand on est dans un groupe on doit respecter l’esthétique de celui-ci en termes de composition musicale. Donc ça fait plus de 40 ans que ça dure !

Quelles ont été tes influences et comment ont-elles évoluées avec le temps ?

Je viens d’une famille de descendance irlandaise où la musique et le chant surtout ont une grande importance. Avec ma famille, j’ai écouté beaucoup d’opérettes quand j’étais enfant, et cela m’a impressionné. J’ai découvert plein de choses ensuite dont The Osmonds avec Crazy Horse qui m’ont bien marqué. Plus tard, j’ai découvert Deep Purple avec Machine Head, et c’est là que je me suis dit que je voulais faire ça, et depuis j’essaie ! J’ai bien sûr écouter beaucoup d’autres choses comme de la musique progressive avec Pink Floyd, ce qu’on appelle les musiques du monde, que ce soit la musique chinoise, orientale, celtique, des gens comme Alan Stivell avec qui j’ai joué par la suite... Enfant, je n’aurais jamais cru que j’allais jouer avec lui plus tard à l’Olympia !

Qu’est-ce que tu écoutes aujourd’hui ?

Je n’écoute plus vraiment de musique aujourd’hui car j’en fais déjà beaucoup, tout le temps. Je n’ai pas envie non plus d’écouter de la musique quand je compose, car cela peut m’influencer. Quand j’écoute de la musique, c’est souvent sur la route, en voiture, comme beaucoup de monde.

Quelle est ta définition de la musique ?

La musique doit être une invitation au voyage. Elle doit te nourrir, t’apporter quelque chose.

Parlons de ton dernier album... C’est la première fois que tu fais un concept album ?

J’aime bien quand une chanson ou un solo raconte une histoire. C’est ce que j’ai toujours fait avant, mais pas sur tout un album, c’est la première fois que je raconte la même histoire sur tout un album, comme un concept album donc ! Je me suis isolé pendant plusieurs semaines seul pour composer. Étrangement, les morceaux ont été composés les uns après les autres, dans leur ordre d’apparition sur l’album. Chaque morceau m’inspirait le suivant, et la composition s’est faite comme cela.

Parlons de quelques rencontres qui ont pu te marquer...

Je montre un médiator de Patrick Rondat.

Patrick Rondat ! C’est un ami, ça fait maintenant plus de 30 ans qu’on se connaît. On se croisait à différentes occasions, on avait déjà jammé un peu ensemble, mais on n’avait pas eu l’occasion de vraiment travailler ensemble. Mon batteur, John Helfy, a monté un projet en hommage à Ian Paice qui est lui-même venu en Bretagne, et il m’a appelé ainsi que Christophe Babin et Patrick Rondat pour jouer avec eux. Et c’est là que ça a commencé. Ensuite il y a eu le concert anniversaire de mes 23 ans de carrière solo qui a été l’occasion de se voir à 3 Patrick et de déconner avec nos prénoms, et c’est de là qu’est partie l’idée.
Patrick c’est quelqu’un de fantastique musicalement et humainement.

Je montre un dé à coudre... Accessoire cher à Ron Thal pour jouer de la guitare !

Ron Thal, Bumblefoot ! Il est fou, il est génial ! La rencontre s’est faite grâce au journaliste Eric Cervera. J’avais autoproduit mes deux premiers albums, et je cherchais quelqu’un pour m’aider à produire le troisième. J’avais pensé à Jan Cyrka, mais finalement cela n’a pas pu se faire. Eric me parle alors de Ron Thal, je le connaissais de nom en tant que guitariste, je ne savais pas qu’il était producteur également. On a discuté par téléphone, je lui ai fait écouter ce que je faisais, ça lui a plu et il a été partant. Il est venu plusieurs semaines en Bretagne pour enregistrer l’album, puis on l’a finalisé à New York. Depuis on est potes, on est toujours restés en contact, il est notamment venu à mon concert anniversaire. À l’époque, personne ou presque ne le connaissait, aujourd’hui il est connu partout dans le monde notamment grâce à son passage dans Guns N’ Roses.

Compte-rendu du concert de Pat O’May

L’album Welcome to a New World est sorti l’an dernier, c’est le dernier album en date du guitariste et musicien Pat O’May. Pour l’accompagner en studio et sur scène, on retrouve Christophe Babin à la basse, et John Helfy à la batterie.

L’album sera joué dans son intégralité : « I Shall Never Surrender », « Grinch », « Anything I Want », « Please Tell M^e Why », « Here to Be », « The Warrior », « I Belong », « The Day Before », « We Can Hear You Calling », « Simple Mind », « Friend », « In This Town ».
Il s’agit d’un concept album où les morceaux s’enchaînent logiquement en suivant le même fil d’Ariane. Au final, l’album se situe entre hard rock, metal, et rock progressif, le tout avec quelques sonorités de blues, folk, et musique celtique.

Comme morceaux en rappel à la fin du concert, on aura droit à « Homeland », « Alan the Brave », « Whiskey in the Jar » (chanson traditionnelle irlandaise reprise en version rock par Thin Lizzy), « Overlord ».

Un très bon concert dans une ambiance conviviale et bien rock !

Quels sont tes projets actuels et à venir ?

Il y a bien sûr la promotion du dernier album avec des concerts. La tournée des Pat devrait reprendre, déjà à 2, puis à 3 en fonction de l’actualité et des disponibilités. Comme disait Patrick Rondat, à cause du Covid, on a perdu un Pat en route (Pat McManus) ! Etant irlandais, Pat McManus ne pouvait pas se déplacer facilement à cause des protocoles dans son pays. On avait une tournée des 3 Pat de 3 semaines avec les dates sold out, mais finalement tout cela a été annulé, on va essayer de remonter tout ça maintenant. Il y a différentes choses en préparation que ce soit pour de la musique pour des films ou la télévision. Il y a aussi les masterclasses de guitare, le Guitar Camp que j’ai mis en place une fois par an et qui continue. Il y a un projet de festival guitare, mais c’est trop tôt pour en parler... Il y a aussi des projets de création, notamment comme celle entre le groupe et un bagad pour le festival de Cornouaille...

(Les photos illustrant cet article sont celles du photographe Reynald Reyland prises le soir du concert, merci à lui !)