> Mag > Musique > R Stevie Moore
Vu comme une référence par toute une jeune génération d’artistes indépendants, l’artiste américain emblématique du « Do-It-Yourself » va tourner de ce côté de l’atlantique pour la toute première fois depuis le début de sa carrière, à l’approche de la fin des années 70.
Depuis tant d’années, R Stevie Moore, qui se définit comme une sorte d’ermite, a aligné une discographie monumentale (dans les 400 albums) et aussi fortement hétérogène. Il a d’abord diffusé sa production sous forme de cassettes par correspondance, à l’époque du punk, alors qu’il travaillait chez un disquaire.
Il s’est alors attaché un premier public d’avertis et est resté depuis ces années dans une démarche principalement d’auto-production.
Travaillant dès ses débuts chez lui, avec ce qu’on pouvait à peine alors appeler home studio, (« juste quelques enregistreurs » ), il a façonné la musique comme on collecte et malaxe de la matière, sans relâche et sans plan préalable. Il a toujours été plus fasciné par l’expérience de captation directe de la musique et l’énergie qui y est associée que par les phases suivantes.
Il voyait d’ailleurs avec méfiance les retouches postérieures et les interventions techniques. La technique ne l’intéresse pas beaucoup, pas plus que d’organiser, éditer, publier ses titres. Un enregistrement chassant l’autre, beaucoup de ses sessions sont restées inédites et dans le même temps, le refus de faire le tri entre les morceaux et les styles amène à une accumulation un peu folle ou inégale dans ce qui a été publié.
Le rejet ou l’inadaptation à tout ce qui concerne la promotion l’ont amené à rester longtemps en marge du système musical. Aujourd’hui, la généralisation d’internet est passée par là et lui a offert une autre visibilité et un statut de « vieux sage », par le biais de jeunes artistes qui le citent comment modèle.
Face à cette reconnaissance plus large, le musicien a pu faire financer par les internautes des enregistrements. Plus de machines et des logiciels ont été utilisés aussi sur le dernier album. Pour l’occasion, il s’est même attaché les service d’un agent pour organiser la tournée qui va l’amener pour la première fois en Europe, lui qui chantait naguère « I like to stay home ». Tout vient à point…
Image de Une : Incubate Festival cc by-nc-nd
Lo-fi culte
Portes 21h
10CHF