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Slayer Final World Tour

mercredi 26 juin 2019 par Louis Sengdara rédaction , Tanja Matic photographie CC by-nc-sa

Compte-rendu

Cinq ans auparavant , presque jour pour jour , Slayer donnait un concert exceptionnel à l’Usine de Genève.
Environ huit cents élus ont eu le privilège de voir ce show presque privé.
La formation de Huntington Park remet le couvert bien plus tard pour sa tournée d’adieu et aussi pour son unique et ultime date en Suisse.

Mercredi 19 Juin 2019, c’est le jour J, Slayer en tête d’affiche avec une première partie mystère dans un premier temps puis on apprendra qu’il s’agira d’Anthrax.
La moitié du Big Four [1] en une seule soirée. 
Que demande le peuple ?

Difficile de trouver le sommeil la veille du concert tant l’excitation est grande.
Dire que Slayer était attendu est un euphémisme .
Peu avant l’ouverture des portes une foule se masse déjà devant l’entrée, n’attendant qu’une chose : rentrer, se mettre le plus proche possible de la scène et souhaiter que le temps s’accélère pour que le concert puisse commencer. 


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Tout au fond de la scène, on peut voir une image qui rappelle la couverture d’album Among The Living. « Number Of The Beast » d’Iron Maiden passe en fond avant de laisser sa place à Anthrax qui ouvre les hostilités avec le riff d’intro de « Cowboys From Hell » de Pantera. Le groupe s’attire l’attention du public d’entrée de jeu puis commence à jouer le célèbre « Caught In A Mosh » suivi de « Madhouse ». Joey Belladona (le chanteur) prend la parole et nous demande si on est prêts à se faire botter le cul, ce à quoi les fans répondent un grand ‘’Yeah !".

Anthrax se fait plaisir en nous jouant une cover de Trust, le très apprécié « Antisocial » avec son fameux « You’re Anti - You’re Antisocial ! » qui nous aura conquis.
Scott Ian (le guitariste du groupe) prend à son tour le micro et demande aux spectateurs « Vous aimez le Thrash Metal ? ». Là encore le public ne se fait pas entendre (attendre ?) et hurle une réponse pleine d’entrain.

Il annonce ensuite la prochaine chanson : « A.I.R » qui est soit dit en passant la favorite de Dave Mustaine guitariste/chanteur de Megadeth. Les percussions de batterie se font en continu et c’est « Indians » chanson emblématique qui emboîtera le pas suivi de la fin du riff d’intro de Cowboys « From Hell » de Pantera pour clore cette très bonne première partie.
Le set aura duré environ une heure.



Pendant l’installation du prochain groupe, c’est principalement AC/DC que l’on entend à la bande sonore.

21H32 Slayer

L’Arena plonge dans les ténèbres avec « Delusions Of Savior » annonçant l’arrivée de la tête d’affiche avec son ambiance macabre.
Un immense rideau cache la scène puis le logo du combo apparaît.
Place à Slayer désormais, qui débute avec « Repentless » du dernier album.
On poursuit sur « World Painted Blood » qui fait ressentir une grosse influence Punk sur ces couplets et reste très rythmé.
Les 5 premiers titres se succèdent sans interruption, Slayer veut en découdre. Kerry King, fidèle à lui même, se place sur la gauche de la scène et headbang comme si il y n’y avait pas de lendemain, il en va de même pour Gary Holt . Ce dernier déchaîne les enfers avec des solo endiablés et nous offre des sourires malicieux.


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Il est content d’être là , et ça se voit.

Paul Bostaph nous offre toute son expertise derrière sa batterie. Tom Araya le bassiste nous remercie d’être venu, et pose la question suivante : « Est-ce que vous êtres prêts pour ce qui va suivre ? Je veux qu’à trois vous répétiez War ! »
Tout le monde joue le jeu , et le monstrueux « War Ensemble » déferle, tel un raz de marée, un titre extrêmement rapide et technique qui fait sans aucun doute parti du top cinq des chansons qui ont fait la renommée de la formation.

Dans la fosse, le public se déchaîne dans les pogos qui se font de plus en plus régulièrement .

« Disciple » arrive ensuite avec son refrain court, simple, clair, net et précis « God Hates Us All ». "Born Of Fire’’ nous en met plein les yeux avec les flammes et autres effets pyrotechniques qui fouettent le visage avant même que l’on puisse apercevoir le feu qui sort de la scène.

Temporairement, le combo décide de calmer le jeu en jouant « Seasons in the Abyss », de la fumée et des couplets sombres donnent une dimension effrayante, puis viens « Hell Awaits » en usant à nouveau des flammes pour rester dans le registre obscure.
Par ailleurs, cette chanson a vu son tempo accéléré par rapport à l’original.
Sacré contraste avec le morceau suivant : « South Of Heaven » permet de souffler légèrement, ce morceau étant plus lent.

Une lumière et un éclairage rouge, des notes de guitare criardes, des coups de batterie menaçants, le chanteur et les guitaristes qui tournent le dos à la foule...
Tout le monde connaît la suite, on ne présente plus « Raining Blood », véritable incarnation de la vitesse, de la puissance et de la violence.

Tom Araya ne demande rien au public et pourtant les pogos et wall of death se forment d’eux mêmes. « Dead Skin Mask » fera chanter le public en particulier sur les refrains, le chanteur nous laissera volontairement ce passage pour que les fans puissent s’exprimer pleinement.

La foule n’a même pas eu le temps de respirer que le titre « Angel Of Death » retentit.
Kerry King qui se place à côté de son acolyte Gary Holt et les projecteurs sont sur eux lors du cultissime mid-tempo.
Le groupe repart de plus belle en accélérant le tout.
Le summum reste tout de même le légendaire petit solo de batterie à la double grosse caisse de Paul Bostaph qui rappelle qu’ici Slayer est le patron. Ce titre définit à lui seul Slayer ainsi que son concert.

Gary Holt posera même sa guitare sur les amplis pendant le solo de Kerry King, Holt en profitera pour prendre une petite gorgée de bière avant de la lancer derrière lui et de reprendre son instrument pour terminer la chanson.

Rare sont les fois où un tel groupe à fait un show d’une telle technicité, rapidité et intensité. C’est brut, tout s’enchaîne à une vitesse affolante.
Pas de promotion d’album sur ce set, mais plus une sorte de best of des meilleurs titres que Slayer ait fait tout au long de sa carrière. De manière générale la discographie a été bien retranscrite bien que certains albums manquent à l’appel.
Pas de blabla trop longs, pas d’histoire, juste de la musique et de la bonne musique pendant bien une heure et demi.

À la fin du concert, Tom Araya reste sur scène, marchant lentement, admirant les fans comme si c’était la dernière fois, comme si c’était son dernier show.
Et c’était beau, très beau .
C’était sûrement la dernière fois, beaucoup pourront s’en vanter aux futures générations et dire « J’y étais ».

Notes

[1le Big Four Of Thrash qui réunit les quatre plus grands groupes de Thrash Metal soit : Metallica, Slayer , Megadeth et Anthrax.

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