Sly Johnson, thérapie soul au CosmoJazz Festival

Il fait encore bien chaud aux Houches en cette fin d’après-midi de juillet, même autour du lac des Chavants, et chacun choisit son camp : à l’ombre des arbres ou sous le soleil, mais toujours sur l’herbe, y compris pour les musiciens, dont les instruments sont installés à même le sol, le lac et le massif du Mont-Blanc en toile de fond.

Sly Johnson construit son propre paysage, sonore évidemment, boucle après boucle sur son looper, jusqu’à obtenir l’écrin idéal pour poser sa voix et embarquer le public dans son univers à la croisée de la soul, du funk et du hip-hop.

La guitare d’Anthony Jambon et la basse de Laurent Salzard rendent le groove imparable sans en exclure une sensibilité qui épouse la soul à la fois puissante et pleine d’émotion de la voix de Sly.

Les morceaux issus de son dernier album, 55.4, sorti au printemps, reflètent en effet ses états d’âmes pendant le premier confinement (qui a duré...55 jours) et une volonté de revenir à l’essentiel, de se reconnecter avec soi-même. Une thérapie par la soul.

Le public ondule comme une vague et suit avec enthousiasme Sly dans sa séance d’exorcisme de toutes les frustrations créées par la pandémie de Covid-19 en scandant avec lui « I’m tired of the bullshit, stop livin’ in the bullshit » (« Bullshit (I Can’t Stand It No More) ») avant de se lever pour danser sur les derniers morceaux.

Complètement entourés par la foule et galvanisés par sa réponse à leur musique, Sly et ses acolytes ont joué plus de deux heures, une générosité dont ils sont coutumiers mais dont on ne se lasse pas.

C’est donc avec grand plaisir qu’on retrouvera Sly Johnson en trio au Podium de Poisy le 1^er octobre pour une nouvelle expérience de thérapie soul.