> Mag > Musique > Stéphan Forté l’énigmatique prodige
Stéphan Forté fait partie des guitaristes rock metal les plus reconnus en France. Que ce soit avec son groupe Adagio ou en solo, le guitariste a multiplié les concerts et les collaborations en France et à l’international. Son deuxième album solo sort bientôt, et voici donc une chronique en avant-première…
Pour situer un peu Stéphan Forté, on peut dire qu’il est un fer de lance de la génération actuelle des guitaristes rock metal en France. Son style musical est considéré comme virtuose, riche musicalement avec des influences qui dépassent le seul style metal. Il y a dans sa musique des influences de classique, rock progressif, voire même de compositeurs de pays d’Europe de l’Est ou encore de musiques électroniques type dark electro...
Avec son groupe Adagio, il existe plusieurs albums à écouter. En solo, il a déjà sorti un premier album intitulé The Shadows Compendium avec des morceaux instrumentaux très intéressants et pas mal d’invités de renom. Actuellement, le guitariste prépare la sortie de son deuxième album solo qui promet d’être très original et étonnant car ne se limitant pas simplement au rock metal instrumental... Encore plus de surprises et de richesse dans les influences, de sons modernes, l’utilisation de guitares de 7 et 8 cordes, et une personnalité musicale qui s’affirme sans compromis et sans limites avec ce nouvel album intitulé Enigma Opera Black…
Stéphan Forté a enregistré son deuxième album solo au X Fade Studio, studio d’enregistrement du claviériste Kevin Codfert qui a participé également à cet album. Il est accompagné également de Franck Hermanny à la basse, et de Morgan Berthet à la batterie. Le guitariste connaît bien ces musiciens talentueux avec lesquels il a pu jouer depuis des années que ce soit avec son groupe Adagio ou pour sa carrière en solo. L’album sortira sur Zeta Nemesis, label indépendant créé par Stéphan Forté.
« Short Virtuosity Etude » est une introduction de l’album tout en mystère sombre et en lumineuse montée harmonique pour une pièce classique de Beethoven avec dominante guitare et claviers.
« Enigma Opera Black » s’affirme plus novateur avec rythmiques saccadées à la Meshuggah, des sons electro, et une guitare aux multiples facettes : avec des grosses rythmiques, des sons et bruitages pour l’ambiance, et des parties de solo type néo-classique et prog. A noter la présence d’Andy James pour un solo de folie, un guitariste impressionnant de maîtrise.
« Zeta Nemesis » continue dans la lancée avec une ambiance sombre et puissante. C’est très mélodique tout en étant très torturé. De la beauté dans l’obscur côté des choses. Les parties de guitares sont riches, et les moments s’enchaînent sans monotonie avec pas mal de surprises, enchaînements et coupures. L’apparition de Marty Friedman (qui a joué avec Megadeth et Cacophony) pour un solo rajoute encore plus d’intérêt à la musique de Stéphan Forté.
« Sector A UNDEAD » sonne épique avec pas mal d’harmonisations de guitare et d’effets de vibrato de fou furieux. C’est très aérien niveau solo, avec rythmiques lourdes tout en sons saturés, rock prog et sons electro. En invité pour un solo, le terrible guitariste Paul Wardingham.
« Pure » revient à un calme divin. Une pureté mélodique digne de la musique classique, mais dans un contexte de guitare électrique rock, sans tomber dans du déjà entendu en néo-classique. Un morceau instrumental aux influences musicales variées avec un son planant.
« Entering Sigma Scorpii » continue en mêlant le côté planant et mélodique avec le côté sombre, beau et étrange de l’atmosphère générale de l’album. Encore une belle réussite musicale qui nous fait voyager dans un monde chaotique, stellaire et fantastique.
« Praying Lord Bhairava At The Foot Of Mount Kailash » nous emmène du côté de musiques plus exotiques et orientales. La rencontre de ces musiques avec le metal et les influences classiques et progressives donnent une saveur particulière à ce morceau qui sort vraiment de l’ordinaire.
« Suspended Tears Into Space » revient avec plus de metal tout en gardant la richesse des influences musicales du guitariste. Marco Sfogli (qui a notamment joué avec des membres de Dream Theater) apparaît comme invité pour un beau solo pour ce magnifique morceau instrumental.
Pour clôturer l’album, c’est « Peace » tout en son calme et harmonieux, telle une entrée dans un autre monde...
Avec Enigma Opera Black, Stéphan Forté étonne encore par sa musicalité grandissante capable de faire l’alchimie entre différents styles musicaux, et ses aptitudes à faire évoluer encore son jeu à la guitare. Le guitariste se délivre de ses influences guitaristiques et musicales pour donner une œuvre profonde, riche, grandiose, mystérieusement belle et sombre. C’est ce qu’il a fait de plus abouti, de plus original et de plus personnel à ce jour. Il y a aussi pas mal de risques pris musicalement, ce qui est à saluer. Un album plus moderne musicalement, avec des éléments dark electro en plus de ce que Stéphan Forté a l’habitude de faire. Un opus plus heavy et plus romantique en termes de mélodies, on sent aussi l’influence de compositeurs de pays d’Europe de l’Est, voire même des influences de musiques orientales et de musique contemporaine. Une vraie quête pour découvrir de la beauté dans l’obscurité. C’est le genre de musique qui collerait parfaitement à une ambiance de film où se mêlent fantastique, merveilleux, peur et horreur. Aujourd’hui, Stéphan Forté n’est plus simplement un grand guitariste techniquement… C’est un grand musicien tout simplement.
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