Stolen Sweethearts, le retour

Où était passé Stolen Sweethearts pendant ces 10 ans d’absence ?
Après le split du groupe en 2011 nous avons tous plus ou moins rejoint ou monté d’autres formations, pour ma part avec mon pote Thomas Saouli on avait créé A.C.P.J., un duo guitare-chant / batterie qui a sorti deux albums.

Qu’est ce qui vous a poussé à relancer SS ?
Dans un coin de notre tête, je pense que chacun d’entre nous rêvait d’une reformation, alors on a laissé l’eau couler un temps sous les ponts et puis un beau jour on s’est appelé pour s’organiser une répétition sans pression, sans projet, juste pour le kiff de rejouer ensemble, voir si ça colle toujours entre nous musicalement. Et le miracle s’est produit, une seconde fois. On s’est alors dit que ce serait dommage de ne pas en faire profiter tout le monde !

Du côté artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusque son enregistrement ? La composition est-elle un travail collectif chez SS ?
J’arrive très souvent avec le squelette d’une chanson et on la triture en repete, chacun balance des idées d’arrangements et ça se met en place assez rapidement, c’est aussi notre avantage, on se connaît tellement bien que l’on sait ce qui va plaire à l’autre, du coup ça va vite. Ensuite le morceau vit sa vie de chanson, il évolue au fil des concerts et si il nous plaît assez il sera certainement un jour enregistré.

Comment définissez-vous votre musique et quelles sont vos influences majeures ? Et plus globalement quelles sont vos inspirations dans la musique actuelle ?
Je dirai que l’on fait de l’indie-power-britpop-rock ! On a tous les quatre beaucoup écouté les groupes et artistes surtout rock et trip-hop anglophones durant notre adolescence, comme Radiohead, Bjőrk, Tricky, Smashing Pumpkins, Blur, Cypress Hill, Mercury Rev, etc... plus tard on a digéré tout ça, on a mis en commun nos différentes aptitudes aux instruments et ça s’est transformé en du Stolen.

Pourquoi avoir choisi le chant en anglais ?
Je dirais qu’il s’est imposé de soi même, je vois la musique comme un tout, et tout ce que j’ai écouté, tout ce qui a éduqué et modelé mon oreille tout au long de ma vie comporte des chants en anglais. C’est tout naturellement que l’anglais est devenu un des supports du chant. Et puis j’ai un accent unique comme ça ! Je comprend que ça puisse en rebuter certains, mais tant pis pour eux.

Lorsque tu écris des paroles quels sont tes thèmes de prédilections ?
J’aborde des sujets plutôt plombants au premier abord en essayant d’y apporter de la relativité et du vécu. Mon premier sujet c’est moi-même, j’ai remarqué que plus on était sincère avec ses émotions et son propre regard sur le monde et plus le discours devenait universel. Comme dirait Grian Chatten « when you speak, speak sincere and believe me friend everyone will hear ».

De quoi parlent vos chansons ?
Je parle de moi donc de nous, de vous. J’énonce des faits marquants, je constate les symboles, quelques mantras, j’enfonce aussi peut-être quelques portes ouvertes mais surtout je chante !

Quelle est ta playlist du moment ?
Facile en ce moment je suis en boucle sur deux groupes fabuleux, Interpol et Fontaines D.C.

Vous avez lancé une cagnotte participative sur Ulule aussi si la cagnotte va à terme que comptez vous faire avec l’argent récolté ?
On avait pensé à se louer une villa sur la côte et dépenser le surplus en **** et en **** ! Évidemment que cette cagnotte sera dédiée au pressage de notre dernier E.P. 5 titres inédits et à la confection de plusieurs goodies à l’effigie de Stolen Sweethearts (t-shirts, médiators, casquettes, etc...). Le but à atteindre est de 3000€ et nous en sommes, aujourd’hui 16 mai 2023, à la moitié.

Quels sont vos projets pour la saison prochaine ?
Nous produire. Jouer sur scène, peaufiner notre set et mériter de côtoyer les pros sur des festivals ou des premières parties. Et puis créer bien sûr, mais ça c’est tout le temps.

Vous avez repris depuis quelques temps le chemin de la scène, comment abordez-vous ces nouvelles rencontres avec le public, qu’il vous soit fidèle comme néophyte ?
Nous espérons notre public à notre image. Si on n’est pas bon c’est pas au public de sauver le concert et si on est bon je pense qu’ils embarqueront avec nous et on formera un tout au même endroit pour la même chose, la musique, celle qui nous porte, qui nous enveloppe l’âme, qui nous change en meilleure personne. Pour nous c’est un peu comme une messe !

En 2009 vs aviez remporté le prix C’est Ma Tournée (dispositif Rhône-Alpes pour les groupes émergents) ainsi le tremplin 2 Nights Of Rock. Que vous ont apporté ces victoires à l’époque ?
À l’époque cela nous a surtout permis de nous rendre compte qu’il y avait d’autres personnes que nous pour qui la musique est un élément important de leur existence et qui œuvrent chacun avec leurs outils pour que le plus grand nombre en profite. C’était une époque florissante de groupes intéressants dans notre région, des groupes tels que Lady Kill ou Caravage étaient bourrés de talent. Et plus concrètement nous avons rencontré Jean-Louis Adam et Franck Molin sans qui le premier album Art Wishes n’aurait jamais vu le jour.

Entre 2009 et 2010 vous aviez jouer dans beaucoup de festivals jusque sur la grande scène de Musilac Quelles ont été les retombées pour le groupe ?
La retombée principale a été la séparation du groupe. Nous avions fait un bon concert à Musilac et après cette grande scène le vide qui a suivi a été assourdissant, quelque chose avait changé, sûrement que nous n’étions pas assez confiant et solide pour aller plus loin. Mais c’est réglé maintenant !