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Surf rock russe en Savoie

lundi 20 octobre 2014 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Chronique

Messer Chups a mis le feu au Brin de Zinc lors de son récent passage. Un groupe à ne pas hésiter à voir en live si vous en avez l’occasion ! Entre surf rock et garage rock, avec un univers visuel et sonore personnel, Messer Chups fera surfer tous les neurones de votre cerveau !

Alors parlons-en de ce concert… Comme souvent, on espère que ce qu’on a écouté avant de venir sera confirmé sur scène. Arrivé en fin de journée, le temps de profiter de l’espace au BDZ et de voir la balance… Le trio joue rock ‘n’ roll, pas besoin de trop de fioritures ou de trop de gros son, c’est du bon son rock old school on va dire… Normal, ici on nage, on surfe, en plein retro… Le trio va dans le direct et l’efficace, on sent aussi une cohésion entre eux et une cohérence avec leur projet visuel et sonore.

© Ombilik Niko

Le trio russe est armé d’une bonne batterie à l’ancienne avec quelques petits trucs sympas visuellement, et pareil au niveau des amplis Fender que ce soit pour la basse et la guitare… La basse Danelectro a un look terrible, quant à la guitare Fender du guitariste c’est un modèle bien sympathique aussi… Le tout avec un son de guitare empli de reverb à l’ancienne, une basse qui tourne qui tourne, et une batterie qui batte qui batte. Ça swingue !

Le guitariste Oleg Gitaracula est la tête pensante musicalement, alternant rythmiques hypnotiques et parties de solo, le tout dans un style entre rock ‘n’roll, surf, garage et rockhab’… A noter quelques bruitages guitaristiques, l’usage du vibrato et du tremolo, sans oublier quelques interventions au micro que ce soit pour parler, crier, délirer… Le batteur Eugen Lomakin est tel un métronome dans un style simple mais rudement efficace pour plaire au public qui n’hésitera pas à danser à plusieurs reprises. Quant à la bassiste, elle fait le job avec efficacité tout en parlant, criant et chantant un peu de temps en temps, avec un charme rock ‘n’ roll vampirique digne des beautés fatales et pin-up d’antan et d’aujourd’hui… Le rouge à lèvres de Zombierella la bassiste est comme la cerise sur le gâteau musical proposé par Messer Chups.

© Ombilik Niko

Le côté vintage des instruments et le look des trois protagonistes (mention spéciale à la bassiste) donnent un aperçu de l’univers visuel du groupe. Dommage qu’il n’y ait pas eu de quoi projeter correctement des images vidéo… Le groupe a l’habitude de jouer avec des vidéos projetées pour agrémenter ses concerts et faire plonger le public encore plus dans son univers… Mais l’essentiel était là avec de la musique rock à la fois traditionnelle, créative et délirante.

On approche gentiment de 22h, le concert va enfin commencer… Il fallait laisser le temps que le lieu se remplisse et que le bar puisse bien abreuver les aficionados du rock en quête d’apaisement de leur soif… Le style de Messer Chups est essentiellement instrumental car on a affaire à du surf rock… Conformément à ce style, les structures des morceaux sont relativement simples et efficaces, avec un goût prononcé pour les sons planants avec reverb et tremolo, et l’envie de faire danser le public dans une ambiance rock retro. Le groupe délivre donc un bon paquet de morceaux qui donnent envie de taper du pied, pas mal de morceaux rythmés alternant avec quelques passages plus calmes, en faisant le tour d’influences diverses allant du rock aux génériques de films et séries télé notamment… Le public est présent du début à la fin du concert. Le groupe se donne, et aura quand même le temps de déguster un peu de whisky sur scène… La nuit progressant, la fin approchant, il n’y a pas eu de difficultés à voir le groupe répondre aux rappels sur scène… Et cela s’est fait très simplement et naturellement. Une ambiance festive et dépaysante. Le set a duré une bonne heure environ, c’est juste ce qu’il faut pour garder intacte l’énergie et le côté délirant et rock, surtout si on veut éviter de trop se répéter dans un style qui peut inciter à ça… Juste ce qu’il faut, ni trop court, ni trop long…

© Ombilik Niko

Le trio russe aura droit à des félicitations de nombreuses personnes, même jusqu’au moment de leur départ dans leur van… Les trois membres de Messer Chups s’expriment musicalement à fond sur scène, mais restent plus tranquilles en dehors de celle-ci. Ils sont assez réservés (différence de langue et de culture oblige ?) mais sont néanmoins bien sympas même s’ils ne s’expriment pas beaucoup. Et faut pas oublier qu’ils sont en tournée, donc la route y en a à faire avant et après les concerts, pas évident dans ce cas de trop se poser à discuter longuement avec le public. En tout cas, très bon concert, très bonne ambiance… Merci aussi à Internet et à Mike Patton pour m’avoir incité à voir le groupe en live… Et puis un regard et un sourire de la bassiste rock russe vous souhaitant « Bonne nuit » en français dans le texte les yeux dans les yeux avant son départ, ça ne peut pas s’oublier… Comme ce concert d’ailleurs !

Toutes les photos de l’article sont l’oeuvre du photographe Ombilik Niko

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