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The Madness of Many

mardi 2 mai 2017 par Jean-Pierre Biskup rédaction CC by-nc-sa

Chronique

Le groupe américain des prodiges Animals As Leaders a sorti il y a quelques mois un quatrième album intitulé The Madness of Many... Est-ce vraiment un album de folie ? En tout cas, le trio réussit à maintenir une belle qualité et de l’originalité dans ce qu’il propose musicalement. Un album qui confirme le statut de musiciens de haute voltige du trio Animals As Leaders.

The Madness of Many , quatrième album du groupe

The Madness of Many est sorti fin 2016, après les albums Joy of Motion (2014), Weightless (2011), et Animals as Leaders (2009). Le groupe Animals As Leaders continue son chemin avec un trio encore plus affirmé, on sent un vrai travail de groupe, pas seulement celui d’un leader accompagné d’autres musiciens. Côté style et son, cet album présente des morceaux dans la plus pure veine de ce qu’on avait l’habitude d’entendre du groupe, mais en allant plus loin sur certains points. On note aussi quelques surprises qui vont peut-être étonner certains auditeurs. Animals As Leaders confirme bien son statut de groupe de haut niveau avec Tosin Abasi et Javier Reyes aux guitares, et Matt Garstka à la batterie...

Revue en détail de l’album

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« Arithmophobia » débute l’album avec la signature d’Animals As Leaders qui propose une musique instrumentale entre metal progressif et jazz rock, le tout sous influence du style "djent", avec des éléments electro... La nouveauté réside notamment par l’influence du son du sitar pour une fusion entre metal progressif et musique d’Inde... Cela rappelle un peu Marty Friedman et Stéphan Forté pour le côté metal progressif et fusion avec musiques exotiques... À noter aussi un travail intéressant pour mettre en avant diverses facettes dans le jeu en guitare solo. La recherche harmonique semble plus poussée qu’avant, on n’est pas seulement dans une approche rythmique complexe.

« Ectogenesis » commence très electro avec une rythmique axée autour d’une espèce d’arpégiateur synthétique. Morceau assez hypnotique et puissant. Travail rythmique bien poussé, proche de l’expérimental, dans la veine de la musique progressive.

« Cognitive Contortions » est plus planant tout en continuant dans la lancée du début de l’album. Différents climats et une guitare solo mélodique et virtuose qui est complémentaire de parties rythmiques complexes où règne la polyrythmie...

« Inner Assassins » commence d’entrée avec des parties rythmiques complexes et une guitare solo chantante. On dirait presque du Joe Satriani jammant avec Meshuggah... Mais au final le morceau est plus original que ça, avec un petit côté Allan Holdsworth, et reste accessible pour une musique a priori pas facilement écoutable pour le grand public.

« Private Visions of the World » est plus dans une veine jazz rock metal riche harmoniquement et rythmiquement, tout en étant mélodique. Bien sûr il y a un côté rock metal progressif pour des rythmiques puissantes.

« Backpfeifengesicht » revient dans une veine plus progressive. Cela pourrait faire penser au groupe Mörglbl de Christophe Godin rencontrant Mattias Eklundh (Freak Kitchen) et Fredrik Thordendal (Meshuggah). Pourquoi pas aussi un côté King Crimson moderne.

« Transcentience » continue dans cette veine metal rock progressif moderne. Un peu comme une fusion instrumentale de Dream Theater et Meshuggah...

« The Glass Bridge » sonne terrible, ça rappelle un peu Mörglbl pour le côté progressif, voire même King Crimson, et un jeu de guitare solo proche de Greg Howe par moments pour le côté mélodique et groovy. On sent aussi parfois l’influence de guitaristes comme Joe Satriani et Steve Vai.

« The Brain Dance » est plus acoustique, tout en gardant un peu d’électricité, et on sent des influences jazz, latine, hispanique... Rencontre entre guitare électrique et guitare électro-acoustique, et de la batterie... On sent une certaine originalité grâce à la rencontre de guitares bien différentes, et certaines sonorités dans les fréquences graves.

« Apeirophobia » est quant à lui totalement joué à la guitare continuant dans la lignée du précédent morceau. Pas de batterie. Un côté acoustique encore plus affirmé, c’est complexe mais ça reste mélodique et riche. Un petit côté Jason Becker en acoustique pour la virtuosité et la musicalité empruntant à différents styles dont la musique classique, mais pas seulement. Étonnante fin d’album en guitares aux sonorités plus acoustiques, ça change du style habituel du groupe.

Bilan

Bref, un très bon album où on reconnaît bien le style proposé par le groupe, mais on sent aussi plus de travail d’équipe dans la composition et l’arrangement des morceaux. Le travail harmonique et mélodique est encore plus poussé car défrichant de nouvelles terres musicales pour le groupe qui ne se contente pas de rester sur ses acquis notamment rythmiquement.
Niveau son, ça envoie et ça reste organique notamment dans les solos, ça évite le côté trop synthétique qu’on peut parfois entendre dans le metal moderne ou certains styles affiliés. On constate également que le groupe a tenté de nouvelles choses musicalement pour certains morceaux en prenant quelques risques. Album à écouter donc sans problème ! Le groupe continue à avancer et évoluer, il mérite d’être considéré comme un des groupes les plus brillants et novateurs actuellement, tout simplement...

ANIMALS AS LEADERS - Cognitive Contortions (Music Video)
Animals As Leaders // The Madness of Many // OUT NOW

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