> Mag > Musique > Trentemøller, ambiance nordique sur Lausanne
Quoi de mieux que passer une soirée de novembre avec Trentemøller aux Docks à Lausanne. L’atmosphère extérieure ressemble à s’y méprendre à celle que l’on va vivre à l’intérieur pour cette soirée : Le brouillard épais, quelques lumières que l’on aperçoit vaguement au loin depuis quelques jours.
Ce soir, pourtant la température est clémente. La nuit tombée, dans le train pour Lausanne, les oreilles encore pleines du dernier album de The Cure, je me replonge dans les rythmes de Trentemøller avant mon arrivée. Mais qui diable est ce fameux Trentemøller ? Pour ceux qui ont envie de découvrir, tout tourne en fait, autour d’un seul et unique personnage à la base. Anders Trentemøller débute en tant que DJ et forme un groupe du nom de Tribag avec son compère de l’époque DJ TOM. En 2003, le groupe dissout, Trentemøller sort un EP intitulé du même nom qui aura pas mal de succès. Au fil des ans, le musicien navigue sur plusieurs genres entre electro, dreampop, shoegaze entre autres, un mélange savoureux dont il a la recette. Il va alors s’entourer de musiciens de tous horizons pour parcourir les salles de concert depuis maintenant plus de 20 ans. Ce soir aux Docks, il vient défendre son dernier album Dreamweaver sorti il y a quelques semaines.
Je m’installe devant, la foule commence à arriver tranquillement. Une foule plutôt calme. Pour ouvrir le bal, un tout jeune groupe d’origine du nord de l’Italie du nom de Glazyhaze formé il y a 3 ou 4 ans. Un batteur, un bassiste et un guitariste accompagne la chanteuse guitariste sur des sons shoegaze. Au départ, j’avoue avoir un peu de mal à entrer dans leur rythme pour après me sentir plus à l’aise dès le 4e morceau. Le groupe n’ayant pas énormément d’espace sur scène (les équipements de Trentemøller déjà en place), ne facilite pas l’accès au public qui se trouve plutôt à ma droite. Néanmoins, la vocaliste envoûte la salle avec sa voix presque fragile accompagnée par moments d’une voix plus grave en backing vocal de son bassiste. Jolie ouverture pour une soirée prometteuse.
La salle est presque comble, les techniciens de Trentemøller s’affairent à préparer la scène. L’atmosphère du mois de novembre se dessine sur scène comme je l’avais imaginé. Lumières éteintes, brouillard à volonté, les premières notes de « I give my tears » retentissent puis la voix sensuelle de Disa Jakobs sortie d’outre-tombe. Imaginez vous promener dans la nuit quand soudain une voix se dessine au loin…
Tout au long du set, elle livrera une gestuelle digne d’une déesse indienne pour finir à la guitare. Les musiciens sont présentés en contre-jour, on peut à peine distinguer leurs yeux. Anders chauffera le public derrière ses tables qui au départ peine un peu à décoller mais qui finira par s’enthousiasmer et à être pris dans ce flot sombre et touchant. On peut noter la venue d’un troisième guitariste pour un seul morceau, le vocal du bassiste et une toile écran projetant des effets spéciaux lumineux.
Anders est vraiment comme un chimiste dans un labo tel un vrai explorateur de sons qui constamment est en train d’expérimenter. Parfois, j’ai même du mal à le suivre mais il y a toujours un endroit où chacun trouve sa zone de confort. Entre ambiance froide, sombre, brumeuse, bleue ou rouge de sang, le groupe terrasse les émotions du public dans les profondeurs de l’abysse au plus haut de la vague. Qui n’a jamais ressenti « River in Me » ou « Take me into your skin », jusqu’au fameux « Miss you » dont les notes se font encore échos dans les esprits.
L’ambiance sur scène est pourtant très joviale entre eux, ils s’amusent à plaisanter malgré l’énergie froide qui se dégage de leur son. Pour terminer sur « Silver Surfer », guitariste et bassiste finissant par terre sur scène grinçant leurs instruments l’un contre l’autre, bruits stridents, à la façon d’un Jimmy Hendrix. Merci à eux pour ce concert incroyable !
Setlist : I Give My Tears, Behing My Eyes, Still on Fire, Dreamweavers, In a Storm, River in Me, Dead or Alive, A Different Light, Nightfall, One Eye Open, Vamp, Moan, Cops on our Tail, Take Me into your Skin, Miss You, Silver Surger, Ghost Rider Go
Le site Trentemøller évoque le nouvel album
Glazy-haze