> Mag > Cinéma > Un mardi plein de surprises
Après une soirée plutôt calme et pluvieuse, mais néanmoins bien remplie sur le OFF du festival d’animation qui se tient tous les soirs de la semaine sur le bateau le Cygne (en face du libellule), je rentre à pied tranquillement. Il ne fait pas froid, sur le Pâquier, malgré la pluie, beaucoup de gens sont venus voir Monstres et compagnie.
Les énormes enceintes crachent leur énorme son sur la grande étendue d’herbe qui fait face au lac. Avez-vous déjà vu de meilleur cadre pour une projection en plein air ? Ce matin, rebelote. Je me pointe à neuf heures pour boire un café avec un vieil ami du lycée qui a continué ses études dans l’animation. Le soleil brille enfin, il fait déjà presque chaud. Sur la terrasse devant Courrier, bien que les séances ne commencent que dans 1h30, ça s’agite. Tout ce petit monde se balade, échange ses billets, boit un café, et parle cinéma d’animation, bien entendu.
Le café, c’est le meilleur endroit pour écouter les potins, faire fonctionner le bouche à oreille, et même faire quelques belles rencontres. Avec mon ami Jules, nous captons une conversation derrière nous sur la nouvelle direction artistique du festival. En effet, après des années de loyaux services, Serge Bromberg a laissé la place de directeur artistique du festival à Marcel Jean, Québécois charmant. Il faut être bien initié pour comprendre et connaître les raisons de tels changements, de tels départs, de tels ou tels choix de programmation, d’invitation, de mise à l’honneur. N’étant pas de cette élite, je ne me risquerais pas à ébruiter des rumeurs, des on dit. Je n’ai pas envie de colporter le mécontentement de ceux qui veulent que rien ne change jamais. J’aime trop Annecy pour ne pas lui souhaiter de changer, évoluer, se tromper.
Et puis, cette année, pour autant que je puisse en juger, il y a quand même un changement de cap en termes de programmation. Notamment concernant les longs métrages en compétition. D’habitude à Annecy, inutile de se tourner vers les longs, souvent ennuyeux, dont les partis pris d’animation ou même de dispositif peuvent rebuter. Mais cette année, autant que je puisse en juger d’après ce que j’ai vu (et entendu), le festival ne se fera pas sur le court métrage ; mais bel et bien sur le long.
On remarquera par exemple « Arjun, the warrior Prince », un film en partie produit et distribué par les studios Disney. Auparavant, il me semble que ce genre de grosses productions étaient absentes des compétitions. J’ai eu la chance de voir le film ce soir, et il est d’une indéniable qualité. Inspiré des traditions, récits et mythes indiens, ce récit initiatique d’une famille royale et de son prince est une magnifique épopée graphique. Bien que le scénario paraisse parfois un peu obscur et que le film recèle quelques scènes de violence qui me dissuaderaient d’emmener mon neveu ; l’ensemble est déconcertant, mais réussi.
Dans la même perspective de mise à l’honneur des grands studios, le MIFA accueille ce soir les 25 ans du studio PIXAR récemment fusionné avec Disney. Je ne pourrai pas m’y rendre, mais j’ai envoyé un émissaire qui me fera un compte-rendu de cette soirée très privée. Au programme, projection en exclusivité du nouveau court métrage de Pixar, petits fours, champagne et beau monde.
En parlant de Disney, j’ai eu la chance d’assister cette après-midi même à une immense surprise du festival. Le programme annonçait l’avant-première mondiale d’un court métrage inédit de 1928 de Walt Disney, mettant en scène le célèbre Mickey Mouse. En fait, il s’avère qu’on a effectivement retrouvé dans une collection privée des planches de ce mystérieux dessin animé nommé « Get a horse », mais que le court métrage montré en exclusivité mondiale est en fait un film tout à fait contemporain, terminé la semaine dernière dans le plus grand secret par l’équipe des studios Disney.
La réalisatrice Lauren Macmullan, la productrice Dorothy McKim ainsi que le légendaire animateur Eric Goldberg (Pocahontas, Aladdin, et autres looney Tunes) étaient présents pour faire cette surprise à la salle comble. Après la projection, ils prirent le temps d’expliquer comment ils avaient joué sur les anciens designs, les premières thématiques abordées par le personnage de Mickey ; moins consensuel qu’il n’y paraît. Dans un alliage parfait de relief et d’ancien, ce « Get a horse » apparaît comme un alliage moderne parfait. Chapeau bas !
Ce texte à été initialement publié sur le blog de radio Ellebore
Voir aussi…