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Récit familial et intime de Power Paola, scandée par la bande son de son adolescence, Virus tropical après être sorti en 2013 sous forme de bande dessinée a finalement été portée en cinéma d’animation, en lice pour le festival d’Annecy 2018.
Virus tropical est le récit autobiographique des 25 premières années de vie de la jeune Paola Gaviria, au sein d’une famille de la classe moyenne équatorienne.
L’histoire de cette famille atypique est clairement le sujet principal du récit, sans vocation sociologique ni édifiante. Un récit à la première personne où l’on constate que la réalité est parfois fantasque. Fille d’une mère réputée stérile [1], qui gagne sa vie en prédisant l’avenir dans les dominos et d’un prêtre défroqué qui continue à donner des messes clandestine. Paola, la cadette, peine à trouver sa place auprès de ses deux sœurs avec lesquelles attachement et détachement alternent.
Le gain d’un concours local de dessin pour la venue Pape, le déménagement vers la Colombie, le départ du père du foyer familial constituent des aléas supplémentaires, à travers lesquels l’héroïne continue de se forger. Une enfance comme une autre, finalement.
Cette histoire très personnelle, associée à un trait plutôt naïf, ont su parler à de nombreux lecteurs et le livre a rencontré un succès étonnamment large. Mon voisin de séance, animateur brésilien lui-même, m’indiquait à quel point les extraits musicaux choisis pour illustrer certaines séquences et des plaisanteries même étaient particulièrement savoureuses pour qui connaît le contexte. Particulier, donc universel.
L’idée de porter cette histoire en animation est née de la confiance établie avec Santiago Caicedo [2] lors d’un projet précédent. Avec l’octroi d’une aide par un fond de développement colombien et l’ajout d’une souscription auprès des internautes, le projet a pu aboutir, malgré une animation pas des plus fluide, ni dénuée de défaut.
Le public présent à la présentation du film a été sensible au charme particulier du film, qui a reçu un bon accueil en salle.
[1] Les médecin avaient diagnostiqué un virus tropical qui s’est avéré être une grossesse
[2] lors de la présentation de la première séance à Annecy, il était évident que le réalisateur éprouvait une réelle admiration pour son auteure