En raison peut-être d’une affluence trop restreinte, ce concert de Zu, accompagné ce soir-là par Stefano Pilia et Totorro, s’est finalement déroulé dans la petite salle du Brise-Glace. La faute à une programmation trop aventureuse ? Peut-être... Peu importe, on gagnait en convivialité ce qu’on perdait niveau son.
Les italiens de Zu sont les rois de la collaboration : leur discographie bien fournie compte plus de disques réalisés avec des invités que ceux du groupe lui-même. Mais là, c’était bien Zu en trio, soit Luca T. Mai au saxophone bariton, Massimo Pupillo à la basse et le suédois Tomas Järmyr derrière les fûts.
Ce groupe est un volcan. Une éruption continue de riffs carnassiers, de bastonnades en règle, de raclées sonores. Martèlements incessants à la batterie. Agression continue de basse rocailleuse. Et le sax qui zèbre un ciel déjà surchargé en électrons. Faut pas sortir, par ces temps-là.
Et le plus surprenant et le plus génial avec ce groupe, c’est l’inventivité folle dont il fait preuve et qui fait parfois totalement mouche. Tout à coup, au milieu du déluge d’agression sonore, un plan arrive. Un plan incroyable qui prend tout à contre-pied, un plan que tu n’as jamais entendu auparavant et qui sonne comme c’est pas permis, comme rien d’autre.
La classe. L’engagement total d’un groupe qui écrit des pages nouvelles de l’histoire du rock. C’est rien moins que ça, Zu !