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Walk the deadline

mardi 14 janvier 2014 par Jonathan Massonnet rédaction , Olivier Dutertre rédaction CC by-nc-sa

Chronique

À l’occasion du lancement du festival « Walk the line », nous vous proposons de retrouver la chronique du dernier album d’un des groupes qui partagera l’affiche de part et d’autre de la frontière Franco-Suisse.

« Kidder Minster » est le premier opus de The Deadline Experience, une formation valdo-vaudoise née des cendres brûlantes et vivaces d’un Thomas More Project, initié antérieurement par deux de ses membres. Après avoir vu par hasard en live ce qui est maintenant devenu un trio, je me réjouissais de découvrir cet album, censé repousser l’entendement du commun des mortels au-delà de ses propres limites.

Le rock shoegaze de The Deadline Experience ne tombe pas du ciel, bien au contraire. On pourrait ainsi passer des heures à en faire une minutieuse exégèse. Contentons-nous ici de souligner qu’avec ces trois lascars on a affaire à un rock psychédélique, tantôt style Jefferson Airplane, tantôt style Hawkwind, et à toutes sortes de ses déclinaisons modernes, souvent plus crasseuses et métalliques, un peu à la manière de Sonic Youth, de Black Rebel Motorcycle Club ou de certaines sonorités de rock stoner.

Par moment, on croirait même entendre Radiohead, le début de « 74 Bars For Jo » n’est en tout cas pas là pour nous contredire. Ce qui est sûr, c’est qu’au milieu de cette grande famille de noms connus, The Deadline Experience n’est pas le poucet pâlot qui se contente de recopier bêtement ce qui a déjà été fait par ses ainés.
Il y a quelque chose de l’ordre de la synthèse ou de l’originalité dans le son du trio qui ne laisse pas l’auditeur indifférent, notamment avec son petit côté folk. Voyons ceci un peu plus en détail.

Écoute de l’album

Avec le « Face Down » introductif, « Kidder Minster » commence sur les chapeaux de roue. Ce morceau a quelque chose d’aérien dans les voix et une rythmique entêtante qui mélange à merveille des passages lourds et crasseux, dans lesquels la basse est omniprésente, et des moments plus psyché.
Le « Been a While » qui suit présente de prime abord la même structure, mais ne nous-y méprenons pas. On y trouve en effet une touche de succulente désuétude, notamment avec ce petit côté rock’n’roll, presque rockabilly, et quelques sonorités folk, voir country. Avec « Ten Words », le principe reste similaire, mais avec, ici, une génuflexion plus sombre, type Queens of the Stone Age. Dans la même trempe,« What Does Life Have to Offer », semble avoir été enregistré dans la Rancho de la Luna de ce cher Josh Homme dans le cadre d’une Desert Session. Le son est plus contemplatif, tout en restant très sombre.
« Black Waves » porte ensuite bien son nom : le rouleau monte gentiment en puissance, jusqu’à la déferlante, mais néanmoins toujours en retenue.

    Un nouveau festival qui se joue des frontières


    Quand 6 salles de la région transfrontalière [1] se mettent d’accord, sous l’impulsion de la Fondation romande pour la Chanson et les Musiques Actuelles (FCMA) basée à Nyon (CH) et Château Rouge à Annemasse (F), nous ne pouvons qu’applaudir.

    Six groupes sélectionnés conjointement par les programmateurs de ces salles auront l’occasion de se produire et de profiter d’un dispositif transfrontalier de soutien et d’accompagnement.

    Le lancement de Walk the Line s’est effécuté le 13 janvier 2014 à Château Rouge lors d’une soirée qui a été l’occasion pour beaucoup de mettre un visage sur les interlocuteurs des différentes structures et d’échanger autour du processus de programmation.

Histoire de donner une idée : sans faire croire que l’on a affaire ici à une pâle copie (loin de là), on a l’impression d’être là dans une ambiance mi-Velvet Underground (gêne paternel de toute formation citée dans cette chronique), mi-Dandy Warhols, une ambiance que l’on retrouve sur le pastoral et magnifique « Stars and Cigarettes ».

Changement de cap avec « Today I’m Gone », car ici on ressort les grosses machines. The Deadline Experience trouve là encore une voie intéressante entre un rock lourd et des passages plus atmosphériques. Citons en outre un « You Never » moins convaincant, notamment au niveau du refrain (même si les puristes apprécieront la ligne de basse), mais surtout une brillante conclusion : « Velvet Soul ».

Toutes ces références permettent de souligner ici à quel type de trempe The Deadline Experience appartient. Cette trempe est celle du rock qui ne se laisse pas facilement dompter, nous n’étions ainsi franchement pas convaincu par « Kidder Minster » à la première écoute, mais qui, une fois intégré, provoque une lente dépendance chez l’auditeur : l’expérience « deadline » s’apparente finalement à une sorte de toxicomanie jouissive. La boucle est donc bouclée…

Que ce soit en live ou sur cd, le trio nous propose un truc qui tabasse.

Chronique initialement publiée sur le site Lords of Rock

  • The Elecmatics + The Deadline Experience :
    le mercredi 15 janvier 2014 à 21h00 Brise-glace, Annecy

    The Elecmatics
    psychobilly

    Une musique où les guitares sont rugueuses, la voix est profonde et la batterie primitive. Pour les connaisseurs de Reverend Beat-Man et autres Voodoo Rythm vous ne serez pas dépaysés.

    The Deadline Experience
    indie pop

    Leur musique se transforme en permanence du folk au grunge, de la douceur des mélodies à la rugosité de la disto. Le tout composé dans une cohérence et un talent certains.

    Dans le cadre du festival « Walk the line »

    gratuit

    localiser

    adresse

    54bis rue des Marquisats


    Annecy (F)
    complément

    SMAC de la région Annécienne

  • The deadline experience + the Eclecmatics :
    le vendredi 17 janvier 2014 à 21h00 docks, Lausanne

    The Deadline Experience
    Rock ♦CH

    Projet né des cendres du Thomas More Project, initié par deux de ses membres, Mojo K. (voix, guitare) et Antoine G. (guitare, basse, backing) The Deadline Experience vit aujourd’hui la musique à trois. Un rock psyché, lourd et contemplatif, mais sans jamais trop s’éloigner de la pop.

    The Elecmatics
    Rock ♦FR

    Le duo guitare-batterie d’Annecy The Elecmatics, sauvages et envoûtants transpire l’auto-dérision. Un vinyl 7 pouces et un label : Alps Crétin Records. Rien que cela !

    gratuit

    Dans le cadre du festival Walk the line

    portes 20h30

    localiser

    adresse

    Rue de Sébeillon


    Lausanne (CH)
    complément

    34 Avenue de Sévelin

    1004 Lausanne

The Deadline Experience - « You never » - Nouveau Monde, Fribourg

Notes

[1Brise Glace (Annecy), La Tannerie (Bourg-en-Bresse), Château Rouge (Annemasse) côté français et Les Docks (Lausanne), l’Usine-PTR (Genève) et Les Caves du Manoir (Martigny) côté suisse

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