> Mag > Cinéma > La jeune fille sans mains applaudie
À l’instar d’un Bill Plymton à ses débuts, Sébastien Laudenbach a choisi de s’offrir plus d’indépendance via un travail en solo, une économie de moyen et un style elliptique.
Voilà un film qui n’aurait sans doute pas du voir le jour en tout logique, et qui finalement aboutit en quelque sorte à rebours.
Un premier projet d’adaptation du conte des frères Grimm La jeune fille sans mains avait été envisagé, puis abandonné, faute de financement.
Mais l’envie était restée dans un coin de l’esprit de Sébastien Laudenbach. Il a saisi l’occasion d’une résidence d’artiste pour peindre sur papier un grand nombre de croquis de scènes. Ce matériau a été le point de départ d’une nouvelle version du projet, qui cette fois à pu être portée à son terme.
Le principe du conte (temps et lieu indeterminé) implique une certain épure, qui trouve un élégant pendant dans le parti-pris graphique — épuré de détails et dont l’abstraction lorgne parfois du côté de la calligraphie. Les dessins restent comme en construction, mais donnent une identité particulière au film, non dénuée d’une certaine poésie.
Comme il est de règle dans les contes, la cruauté est au rendez-vous et la succession d’épisodes violents se fait drue sur la tête de l’héroïne. Les proche se font souvent toxiques, mais la trajectoire sera celle d’une réappropriation de son autonomie niée, et la reprise en main d’un destin promis au pire.
Une vraie réussite, originale.
Voir aussi…