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46meédition du Festival Visions du Réel

Cure de docus à Nyon

jeudi 23 avril 2015 par Xavier Depraz rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Ici, pas de stars, pas de paillettes, et encore moins de montée des marches… On vient du monde entier à Nyon, à 1 heure seulement d’Annecy, pour voir du cinéma documentaire sous toutes ses fomes : longs, moyens, courts, webdocs... On vient aussi acheter, vendre, débattre, écouter… C’est ce que j’ai fait ce mardi 21 avril. Ecouter (et accessoirement voir), durant deux heures, Barbet Schroeder parler de cinéma. Et l’expérience fut à la hauteur de mes espérances.

Schroeder est un cinéaste inclassable : il a été l’assistant de Godard, est à l’origine des Films du Losange, a connu le succès dès son premier long, More, a tâté de tous les genres : le documentaire (d’où sa présence à Nyon), le thriller hollywoodien (J.F partagerait appartement), le film d’auteur à budget modeste (l’excellent La Vierge des Tueurs…) et, même, la série télé (il a réalisé un épisode de Mad Men, juste parce qu’il appréciait beaucoup cette série et qu’il a posé sa candidature « pour voir… »… Bref, un touche à tout génial, j’ose l’ajdectif. Là ou Barbet est véritablement passionnant, c’est lorsqu’il aborde la technique. Il a tout connu : du 16mm au numérique 6K (Amnesia, son prochain film, est tourné dans ce format. Il a été le premier à tourner un long en HD numérique (La vierge des tueurs).
A plus de 70 ans, il cherche encore, s’intéresse à toutes les innovations et au plus qu’elles peuvent apporter en terme d’écriture cinématographique. Pour lui le 6K est l’opportunité d’exlorer de nouvelles possibilités, au niveau du montage notamment. Cette très haute résolution d’image permet en effet de « tailler » dans un plan et d’en isoler la portion pertinente , même minime, en conservant une résolution parfaite… Cette masterclass (puisque telle était son appellation) valait à elle seule le déplacement.

Coté projections, je laisse de côté Karst (un diplomate se fait construire une maison de rêve dans les montagnes du Montenegro, il fait appel au tailleur de pierres local), qui manquait cruellement de personnalité. Je me suis pris a rêver de ce qu’aurait pu faire Jonathan Nossiter d’un tel sujet. Le meilleur film de cette journée fut sans nul doute un court métrage coup de poing venu d’Italie, Lo stato brado, dans la sélection « Regard neuf », composée de premiers films. Tourné à Catane, le film nous plonge dans l’intimité d’une famille qui va être explusée de son logement, dans un quartier totalement sinistré. Fort et sobre.
Mais ce n’est qu’un petit aperçu des centaines de films que l’on peut voir jusqu’au 25 avril !
Un petit bémol : 15 CHF la séance (15 euros, donc…), 44 CHF pour la carte journalière. Le restaurant du « village du réel » pratique des tarifs à l’avenant : 7,50 CHF pour un sandwich riquiqui. Et je ne parle pas du parking… Donc : covoiturage et pique-nique ! Mais ce n’est qu’un détail : l’important, c’est l’écran !

Portfolio

avec ses tarifs très réels. le réalisateur de « Karst », accompagné de sa productrice. un photogramme

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