Dafné kritharas, passeuse d’âme

La jeune artiste franco grecque a été immergée depuis sa plus tendre enfance dans le répertoire traditionnel de ce pays qu’elle a absorbé de façon très naturelle, jusqu’à se l’approprier pour en décliner, devenue adulte, sa propre version intime.

La culture méditerranéenne est vaste de nuances qu’elle a intégrées progressivement dans son répertoire. Tout d’abord les chants latinos du repertoire judéo espagnol qu’une cousine lui chantait. D’autres inspiration bosniaques, turques et arméniennes sont venues s’agréger ensuite.

En traçant un voyage poétique entre toutes ces cultures, elle en montre les résonances et les traits d’union entre les différents lieux évoqués. La Barque qui donne son nom au second album Varka est à la fois intemporelle et, parfois, d’une actualité tragique. Certain de ses titre évoquent des histoires à la portée légendaire, qu’elle habite avec intensité, convoquant la figure de la Pythie.

La voix souple et assurée de la chanteuse semble dessiner des volutes de lumières, qui emportent le public dans une rêverie éveillée. Les deux musiciens qui l’accompagnent avec élegance font de ce concert un ravissement.
Pierre-Antoine Despatures, d’une justesse redoutable à la contrebasse, aligne des descentes acrobatiques de gammes, inouïes pour nos oreilles formatées.
Paul Barreyre, quant à lui, amène de très jolies couleurs d’accompagnement et leur voix si opposées se marient étonnement bien en duo.

Cette soirée était un vrai moment hors du temps.