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Dimanche…le soleil a enfin pris place et les badauds profitent de ses rayons après un temps pourri depuis des semaines. Quand le programme du Montreux Jazz est sorti cette année, on s’est dit, « bon sang quelle line up ! » On pourrait être ici tous les soirs ! Les concerts auront lieu en partie à l’extérieur car la salle de concert est en reconstruction. Pour cette soirée en ouverture, le groupe anglais Editors seront suivis des légendaires The Smashing Pumpkins.
On avait rencontré Editors aux Docks à Lausanne lors de la sortie de leur album EBM en 2022 (avec une interview pour notre webzine). Après un passage en 2013, ils reviennent enfin à Montreux. Pourtant ils n’ont pas chômé ces dix dernières années : The Weight of your Love, In Dream ou Violence, pour ne citer que quelques-uns de leurs albums.
Deux ans après la sortie d’EBM (2022), ils vont présenter ce soir des morceaux d’albums précédents, ce qui permettra également à ceux qui les voient pour la première fois sur scène, de les découvrir et de piocher dans leurs 20 ans de carrière. Ce qui n’est pas rien !
Editors ont cette capacité de créer leur bulle musicale dès leur entrée sur scène, de la transmettre immédiatement au public et de garder cette ligne jusqu’au bout. Comme une pièce de théâtre, ils retranscrivent à merveille musicalement et émotionnellement les textes de leurs chansons sur scène. Une énergie époustouflante se dégage durant tout leur set qui va durer seulement 45 min. Pas le temps de reprendre son souffle.
Dans le public, on voit clairement les fans du groupe The Smashing Pumpkins mais j’entrevois également une partie de l’audience chantant les paroles des Editors. Pour ma part, je tâtonne le terrain photo en début de concert…lors de leur venue au Fri-son à Fribourg en 2020, je me souviens que Tom Smith (vocaliste) m’avait fait un peu peur en se penchant à environ un mètre au-dessus de mon épaule, me laissant penser qu’il allait sauter dans le public…enfin, c’est juste pour dire que, d’entrée de jeux, il est évident que leur prestation sera physique et énergique. Cette énergie sur scène est d’ailleurs commune, qu’ils jouent dans un grand festival ou une salle plus petite, ils s’adaptent parfaitement à leur environnement. Ceci dit, ce soir, retransmis en livestream sur youtube du MJF, ils présenteront magnifiquement les morceaux suivants : Strawberry Lemonade, An End Has a Start, Sugar, Picturesque, Karma Climb, Munich, Smokers, Killer (Adamski Cover), Papillon.
Un concert d’Editors n’est jamais ennuyeux car les arrangements live de leurs morceaux, comme celui sur « Smokers » avec cette partie acoustique au début du morceau sont vraiment excellents. On peut les comparer à des groupes comme Joy Division, mais il reste qu’ils ont leur propre signature avec une voix unique qu’on n’entends pas ailleurs. Mention spéciale pour la reprise du morceaux « Killer » sur laquelle la guitare de Justin Lockey est vraiment top. Cette chanson écrite par l’artiste Adamski en 1990 et chanté par Seal a des paroles ultra fortes qui traversent encore le temps.
Le public semble conquis et surtout bien chauffé pour le mastodonte qui les attend en 2e acte. Deux petits regrets, le set bien trop court… et il manquait le petit saut de Tom Smith depuis le piano comme dans le passé, cela aurait fait une capture photo du tonnerre !
https://www.editors-official.com/
Quand j’ai mentionné autour de moi que j’allais voir le live des Smashing, mes potes m’ont dit : « Oh my God, j’ai tel ou tel album d’eux ! » Sûr que ma génération a été marquée par leurs mélodies dans les années 90. Comment ne pas oublier leurs vidéos clips « Tonight, Tonight », « Cherub Rock » ou « 1979 »…Il est clair que ça ne nous rajeunit pas, mais on va pouvoir en profiter ce soir lors de leur prestation sur la scène du Lac.
Entrée sur scène de Billy Corgan (guitare, vocales), James Iha (guitare), Jimmy Chamberlain (batterie), Katie Cole (guitare, vocales), Jake Bates (basse) et Kiki Wong (guitare) qui forment le groupe pour cette tournée 2024. Même s’ils viennent présenter leur dernier album ATUM, Billy Corgan, avait déjà dit qu’il ne jouerait pas que des morceaux « hits ». Cela tombe très bien car c’est une bonne occasion de redécouvrir leur catalogue. Néanmoins, certains « hits » y seront quand même. En passant par le métal alternatif, le rock psychédélique, le grunge…chacun y trouvera son compte. Montreux tremblait déjà au son de leur soundcheck dès le début de l’après-midi. À noter la présence de 3 guitaristes, ça promet d’être chaud !
Le concert prend forme avec un décor dantesque où surgissent six monstres colonnes de lumières sur scène, l’énorme batterie montée sur un podium est plantée au milieu . « The Everlasting Gaze » sonne le départ comme une machine qui avance pour tout nettoyer. Les fans en délire, devant quelques punks venus pour l’occasion et qui attendaient toute l’après-midi à l’entrée pour être au 1er rang. Une 2e reprise ce soir, avec « Zoo Station » de U2 et un joli solo à la batterie de Chamberlain.
Cela me replonge dans mes voyages à Berlin, dont un en particulier où je logeais près de la station de métro du zoo, lieu culte des dealers, prostitué.e.s et surtout de David Bowie (ville dans laquelle il a vécu). Bref, l’endroit semble toujours un peu étrange, plein de l’énergie des vieux démons du passé à la réunification des deux Allemagnes, qui donne à ce lieu une dimension particulière. Il me semble que Bono avait en tête l’idée d’une bombe qui aurait effrayé les animaux du zoo, qui s’en seraient échappés...apparemment cela a inspiré les Smashing pour le live. Le public passe par plusieurs émotions durant tout le set, guitares, voix et riffs incroyables. Les morceaux des Smashing traversent les époques sans prendre une ride.
Derrière la scène, un magnifique coucher de soleil sur le lac, la place est maintenant complètement pleine à craquer et il est difficile de circuler mais on sent la très bonne humeur ambiante. James Iha plaisante sur le fait que de vivre à Montreux c’est beau mais cher et Billy de lui répondre qu’il en a les moyens !
Les premières notes de « 1979 » commencent et impossible de ne pas chanter dessus, frissons garantis tout comme le superbe morceau « Gossamer ». Je kiffe à fond ! Sur la fin du live et le fameux « Cherub Rock », on présente le groupe. Kiki, guitariste, nous fait un petit riff sur « Smoke on the Water » des Deep Purple qui viendront jouer le soir d’après. Morceau culte écrit à Montreux lors de l’incendie du casino. Le groupe et le public plaisante avec Jakes Bates sur le fait qu’il est originaire de l’Angleterre, sachant qu’ils ont battu la Suisse à l’Euro le soir d’avant.
« Zero », est déjà le dernier morceau, puis générique et le rideau tombe après environ 2h de live complètement fou.
Amen !
Setlist
« The Everlasting Gaze » (Machina/The Machines of Gods), « Doomsday Clock » (Zeitgeist), « Zoo Station » (cover U2 Achtung Baby), « Today » (Siamese Dream), « Jellybelly » (Mellon Collie and the Infinite Sadness),
« That Which Animates the Spirit » (ATUM, Act 3), « Tonight, Tonight » (Mellon Collie and the Infinite Sadness), « Ava Adore » (Adore), « Disarm » (Siamese Dream), « Springtimes » (ATUM, Act 2), « Mayonaise » (Siamese Dream), « Bullet With Butterfly Wings » (Mellon Collie and the Infinite Sadness), « Beguiled » (ATUM, Act 2), « 1979 » (Mellon Collie and the Infinite Sadness), « Gossamer/The Spaniards », « Cherub Rock » (Siamese Dream), « -Zero » (Mellon Collie and the Infinite Sadness)