Foncedalle et son détonnant cocktail dance-rock

Formé par deux membres de Korto – Marius Mermet à la guitare et au chant et Clément Maltassat à la basse et aux choeurs —, acoquiné avec un troisième larron prenant en charge boîte à rythmes et synthétiseur, Foncedalle a dès le départ mis au point une formule diablement efficace. De Korto, le trio conserve voix planantes, guitares dansantes ou supersoniques et basses charpentées mais, cette fois, ce sont les gros beats synthétiques qui assurent la propulsion, quand la bidouille électronique ne s’invite pas au menu. Volume maximum. Cerveau en position « off ». Effet garanti.
Cette formule, le trio l’éprouve tout au long de ce premier long format. « TransU », qui ouvre l’album à fond de train, « Saint Angers » et ses gerbes de guitare distordue et « KDB » et sa progression mélodique à la Sonic Youth, autant d’exemples de ce style détonnant, ponctué de breaks electro disjonctés bien sentis.
Mais le groupe sait aussi varier ses effets. « Meghan » calme le jeu et nous mène en eaux troubles, avec une voix toute en retenue du meilleur effet. Ce titre très réussi fait la démonstration de la capacité du groupe à marier des ambiances contradictoires avec flair. « w.a.n.e. » élève le débat avec un trip-hop ondulant et délicat. Mais c’est surtout « Louis II » qui crée la surprise en relisant la formule du groupe de manière déconstruite et avec une agressivité inédite, pas si loin d’une ambiance noise à la The Eurosuite – ou Consolidated, pourquoi pas ? Et puis, il y a les rythmiques chaloupées de « François Roses », dont les influences colorées trouvent naturellement leur place dans l’univers du groupe. Autant de coups d’essais réussis, donc, qui nous font espérer que le groupe continuera à faire confiance à sa créativité et au petit grain de folie qui fait tout son sel.