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Junip

mardi 18 février 2014 par Olivier Dutertre rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Retour sur une prestation impeccable au nouveau MàD pour le groupe suédois emmené par José González.

Le nouveau MàD de Genève prends ses marques dans une nouvelles salle, après avoir dû quitter la rue du Stand. Changement dans la continuité, puisque la formule est reconduite, et même la configuration des lieux ; même grand comptoir,mêmes posters (ceux avec les arbres). On oublie très vite être dans dans une autre salle, c’était sans doute l’effet recherché.
Est-ce l’affluence importante pour le concert de ce soir ? Le sentiment de salle comble m’a paru vraiment marqué.

Salle comble

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© Charlotte Brasseau

Coincé entre la barrière qui entoure les consoles des ingé son et quelques personnes de grandes taille, je sens dès le départ que ça va être compliqué. À quand une votation pour indexer le prix des tickets de concert sur la taille des spectateurs, et donc sur la surface d’artiste visible, ce serait justice. Un rapide coup d’œil autour moi me frappe par la quantité de jeunes hommes barbus et à lunettes, dont le look navigue entre le hipster et le geek.

Début du concert, les membres de Junip se mettent en arc de cercle autour de José González, le pilier du groupe constitué il y a bien longtemps par des amis d’enfance, mais qui suit aussi une carrière solo.

C’est un fait, le chanteur-Guitariste d’origine argentine semble avoir un rôle prédominant dans le projet et en constitue en bonne partie l’identité, notamment par son timbre de voix nasillard [1] qui constitue la signature vocale du groupe.

Une folk expérimentale et apaisante

Les morceaux s’enchaînent, qui pourrait constituer, en guitare-voix, une très agréable soirée autour d’un feu de camps, mais les 5 autres membres du groupes amènent des arrangements qui propulsent ces morceaux vers des ambiances pop sophistiquées, pleines de volutes et d’arrangements.
L’aimable cabane en rondin devient sous nos yeux un palais rococo, plein de moulures et de trompes-l’œil.

Les morceaux qui lorgnent vers Air ou Zero Seven (Your life, your call), succédent à des titres qui évoquent les Black keys (Villain) et tant d’autres formations indies, un peu à la manière d’un who’s who. L’imparable Line of Fire avec sa montée folk synthétique a été – sans surprise – un moment d’enthousiasme du concert.

Toutes ces musiques familières, fondues en un ensemble, de main de maître, constituent la saveur rassurante particulière de cette formation. J’ai éprouvé le même sentiment qu’à l’écoute de l’album malchanceux puis encensé Dark night of the soul, une proximité évidente, une synthèse de l’air du temps.
Junip, c’est un peu la bande originale d’une époque, une douce mélancolie retenue qu’on a plaisir à fréquenter, encore et encore.

Notes

[1qui évoque le voix des BeeGees dans la reprise du classique de Peter Cetera pour Chicago If you leave me now

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