> Mag > Musique > L’Effondras, poême de bruit
De L’Effondras, on ne connaissait que peu de de choses. Une réputation de groupe à part, quelques chroniques et l’écoute d’un disque, impressionnant, où tout semble pensé, travaillé, mûri. La hâte d’aller à la rencontre physique de leur musique le disputait à la curiosité à l’approche de leur concert au Brin de zinc, sur la route d’une tournée pour la sortie de leur deuxième album, Les Flavescences.
Dès les premiers accords, l’atmosphère est tendue, habitée. Le trio est arc-bouté sur ses instruments, respire la concentration. On les sent déterminés à donner quelque chose de fort, au service de leur musique à la fois grandiose et épurée. Notes esseulées, esquisse de mélodie, sans cesse reprise, sans cesse amplifiée et ornée.
La présence de l’Effondras pouvait étonner dans une soirée dont la couleur annoncée était plutôt la musique psychédélique.
A priori, avec L’Effondras, on est à mille lieux de la musique psyché. Loin des déluges de fuzz, des ritournelles garage estampillée sixties ou des solos tonitruants à la wah-wah. L’Effondras, c’est tout le contraire : le dépouillement, la sobriété, tant au niveau du son que des mélodies. C’est l’anti-psyché. Ou alors : psychédélique dans un tout autre sens, un sens austère et beau. Moins porté sur les paradis artificiels et plus sur une contemplation violente, sur l’obscurité et le mystère.
En fait, ces types donnent l’impression de jouer du rock avec une rigueur d’instrumentistes classiques et leur musique elle-même explose les cadres du rock.
Elle en garde pourtant toute la violence – des références comme Sonic Youth ou les pointures du post-rock sont régulièrement évoquées - mais les atmosphères puissamment émotionnelles qu’elle convoque sont d’une intensité, d’une ferveur qu’on ne trouve pas dans le rock, ou presque pas.
C’est au-delà. C’est à la fois plus sombre et plus lumineux. Il y a quelque chose d’intemporel, de vif, de sensible et de troublant.
Une belle rencontre.
Toutes images ©Lionel Fraix
Tom s’occupe également d’un blog plein de bruit et de fureur, Rad’Yaute
Soirée Post-rock, jazz-core, psyché, électronique
Zu
incroyable mélange de métal, jazzcore, no-wave, noise et électronique
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Stefano Pilia
l’Effondras, deux guitares et une batterie suffisent à son post rock instrumental. le trio de Bourg En Bresse développe avec maîtrise des ambiances épurées et tortueuses, un son subtil organique et gracieux.
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