Marc Rebillet et Vulfpeck, soirée pyjama à Montreux

Marc Rebillet

Je découvre Marc Rebillet, dont j’avais juste vaguement entendu parler, qui s’était fait connaître initialement par ses séances de mix improvisées assez folles. La personnalité de ce artiste est pour le moins flamboyante ; Vétu d’un simple caleçon, et arborant des poses bravaches dignes de Lou Ferrigno, entouré sur scène d’éléments gonflable multicolore, dont il n’hésite pas à envoyer certains sur le public.
Muni de son seul ordinateur portable et d’un boucleur, il improvise dans un show plein de culot et trivialité, qui rallie la partie du public qui était venu pour lui. Le guitariste Cory Wong vient faire une petite apparition sur scène avec Joey Dosik.

Vulfpeck

C’est peu dire que la bande de fin musiciens emmenés par Jack Statton était attendue pour sa première venue en Suisse [1]. Les quatres musiciens à l’origine du projet se sont d’abord constitués en tant que section rythmique, dans l’idée de faire vivre l’héritage des anciens ; Motown principalement (l’Université d’où ils sont partis était à quelques lieues de Detroit, siège historique du label).
Leur premières productions se présentaient comme celles d’une version moderne des Funk Brothers qui avait donné au label ses morceaux les plus notoires.

Ce qui était au départ un pastiche/hommage a reçu un écho important, favorisé par l’esprit potache d’origine et une forme originale (des vidéos de piètre qualité, filmées « à la maison » depuis le groupe lui même, comme l’entêtant 1612, morceau composé pour se souvenir d’un code à quatre chiffres).
Le groupe a su profiter de cet éclairage inattendu pour s’adjoindre d’autres musiciens et vocalistes. L’idée la plus maligne a consisté à diffuser sur les plateforme un morceau de silence complet, demandant à leurs fans de l’écouter la nuit pour leur générer des revenus. Cela à fonctionné au delà de toute attente et les vingt milles dollars ainsi amassés on permis au groupe de monter sa première tournée.
Pour leur dernier album, sur la thématique du sauna, le groupe apparaissait sur scène vétu de peignoirs de curistes [2]. Dans le public, de nombreux fans avaient fait de même (même si ce n’était pas le cas du groupe ce soir).

Le concert de ce soir commence par le morceau « Cory Wong » (du nom du guitariste du groupe, grand maitre en cocottes funky), une véritable locomotive qui lance le show. Tout s’enchaine ensuite dans une succession de morceaux, toujours entrainant et très bien exécutés. Les musiciens changeant d’instrument, les vocalistes apparaissant ou sortant de scène dans un ballet un peu chaotique mais maitrisé. Une des facéties du groupe consiste à ce que le guitariste apparaisse au balcon d’un des appartements faisant face à le place du marché.

Les albums s’étant succedés depuis le début du groupe, les influences se sont un peu élargies et on pense tour à tour à Stax Records, ou au Steely Dan. Dans l’ensemble le show était excellemment exécuté, tout en donnant vaguement le sentiment d’avoir affaire à un tribute band haut de gamme.

Espérons que le collectif continuera a ravir ses auditeurs, mais peut-être aussi à se permettre des explorations dans des territoires plus inédits, ils en ont hautement le talent.

Le premier rappel (il y en aura deux) consiste à la mise en majesté de la basse electrique, avec « Dean Town » (hommage assez explicite à « Teen Town », un morceau phare de Jaco Pastorius). Le statut de bass-hero de Joe Dart se constate alors, avec un public qui s’efforce de chanter la ligne de basse sinueuse de ce morceau devenu signature du groupe.