Son of Buzzi zigzague comme il l’entend

In schwarze Stücke zerbrochen, « En de noirs morceaux brisé ». Faut-il voir dans le titre de cette nouvelle cassette du guitariste Son of Buzzi et des deux morceaux qui la composent une méditation autour des cendres ? Une ode, une tentative de possible reconstruction ?

Toujours est-il que chacun semble veiller une lueur vacillante, un feu prêt à s’éteindre ou peut-être à s’étendre, au contraire. Dans « In schwarze Stücke zerbrochen 1 », c’est une mélodie lumineuse et têtue qui émerge au creux d’une couche de bruit et quelques notes mécaniques. Dans un exercice en recouvrement, elle persévère, scintille, puis finira par être engloutie et se taire tout à fait. Dans « In schwarze Stücke zerbrochen 2 », c’est un arpège qui file de bord en bord selon ses propres règles, porté par le vent, zigzaguant sans autre but que de s’éprouver lui-même, et allant s’éveillant, s’animant, se découvre des air de country de fête, jusqu’au coup de médiator final.

C’est une musique de peu, une invitation à la contemplation qui semble parfois tourner autour du vide, du presque-rien. Certains passeront leur chemin, d’autres seront saisis par la gravité de chaque son, de chaque note, et trouveront là une poésie qui vaut la peine qu’on s’y arrête.