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Ayant déjà rencontré un succès d’estime de leur précédents albums d’Electronica mélancolique éthérée, le collectif danois s’était également montré convaincant dans une formule plus pop (« Magic Chairs »). Mais tout cela c’était sur disque… Antigel permet de juger sur pièce.
N’ayant aucune idée de l’orientation que prendrait le groupe (en particulier au départ de Thomas Kirirath, membre de longue date du groupe) et de leur prestation sur scène, l’attente de ce concert nous laissait dans l’expectative.
La salle du MàD est la plus ancienne salle associative de Genève, avec son look de salle de danse un peu rétro, son comptoir qui court le tout le long et ses collages immenses au mur. Le public, pas trop dense, prend place dans le dernier quart d’heure, aucun signe particulier d’impatience, la courtoisie est de mise.
Le groupe Camera, en première partie assure une première partie qui lorgne du côté de Mogwai avec des nappes denses de guitares saturées qui évoluent insensiblement. Trois morceaux, certes, mais des morceaux longs qui permettent de rentrer dans l’ambiance post-rock du groupe. Aimable entrée en matière.
La formation de ce soir compte pas moins de 6 personnes (le noyau dur du groupe étant de 3), ce qui laisse espèrer des arrangements plutôt élaborée. Autre sujet de satisfaction : malgré des sonorités électroniques, aucun séquenceur à l’horizon, la musique est jouée directement dans une approche complètement directe et organique.
En quelques morceaux, il semble évident que le groupe est plus que convaincant sur scène. Leur musique porte sa propre cohérence et semble couler de source ; on oublie très vite toute analyse pour se laisser littéralement porter par ces morceaux.
Le batteur, avec une économie de moyens remarquable s’avère capable de faire sonner chaque morceau différemment et de lui donner une autre orientation, bluffant.
Le voix de sirène de Katinka Fogh Vindelev touche au sublime, et le mélange des différents intruments s’opére avec un naturel confondant. Le résultat semble supérieur à la somme de tout ces talents individuels, impeccables.
Le public du MàD ne s’y trompe pas, qui accueille chaleureusement la prestation.
Le chanteur prend le temps d’expliquer le contexte particulier de la création du dernier album, dont les matériaux sonores ont été captés dans une station minière abandonnée sur une île au large du Spitzberg. Une ambiance de travail toute particulière dans cet endroit isolé et fantomatique, à surveiller la venue éventuelle d’ours blancs.
Après quelques remarques pince-sans-rire, il ne manque pas d’éparpiller dans le public des cartes postales et messages collectés lors du concert précédent, là où les gens se nourrissent de Röstis (sic), et propose au public de rédiger des messages pour le public de leur prochains concerts.
Aimable façon de symboliser le lien invisible par delà les frontières qui unit les amoureux de la musique.
Dans le cadre du Festival Antigel