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Pneu, brutalisme musical à Bongo Joe

dimanche 2 mars 2025 par Stef Ann photographie , Tom Rad-Yaute rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

C’est dans un Bongo Joe bien plein que le duo tourangeau a fait résonner sa noise poussée aux extrémités, aussi ludique que paroxystique.

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En voilà, un week-end qui commence bien : plein de monde devant l’entrée de la boutique de Bongo Joe, avantageusement située sur le Rhône, bordé de banques et d’hôtels de luxe – des têtes connues, des copains pas vus depuis le dernier concert ou plus et même de l’Annecien, puisqu’on a pu saluer les deux tiers de Mornifle.
Faut dire que Pneu ont beau n’être que deux, ça reste un sacré morceau de noise hexagonale. Leurs concerts-performances noyés au milieu du public ont marqué les esprits et l’album très radical qu’ils viennent de sortir, après 9 ans d’absence, attisait vraiment la curiosité.

« Approchez-vous ! Il y a encore de la place et, s’il y en a plus, montez sur les amplis ! », lance le groupe. Le ton est donné, le public serré autour des deux qui se lancent sans crier gare. Entrée sans ménagement – « Puissance invitante », je crois —, blast beats en rafale, stridences uniformes, machiniques. Surfaces planes, hachurées, texturées. Il y a ces nouveaux morceaux où la noise poussée dans ses retranchements en devient presque étrange, où articulations et modulations se raréfient et semblent s’effacer devant la matière sonore brute, d’autres plus expérimentaux, développements de motifs minimaux bizarres – y compris parfois très dansants –, qui viennent faire pendant, agissent comme des respirations, et puis d’autres encore, plus ludiques, davantage Pneu ancienne façon, y compris les titres étonnants où le groupe se fait plaisir en intégrant des gimmicks punk-hardcore et qui ressemblent à des hommages.

Sur les visages, les figures incrédules, des sourires. Ce dispositif – les musiciens jouant sans scène au milieu du public – fait partie intégrante du groupe et permet un point de vue privilégié sur leur art consommé de la rythmique désarticulée vitesse grand V et de la trituration acérée des sons par pédale d’effet. Mais il raconte aussi toute une histoire, une histoire d’horizontalité, de collectif, de piez-de-nez aux hiérarchies, de folie et de fête.

Bref, Pneu est un groupe qui a beaucoup, beaucoup de choses à dire et ils ont bien fait d’y revenir.

Et nous aussi.

A lire aussi : Pneu en 2015 dans Rad-Yaute.

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