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Samouraïs de la noise

mercredi 29 janvier 2025 par Stef Ann photographie , Tom Rad-Yaute rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

C’est dans un lieu improbable que s’est déroulé ce concert de trois solos de musique électronique exploratrice et du trio Toru, samouraïs sidérants d’un noise-rock nouvelle école.

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Kaori

Passant de jour devant le 12, rue de l’industrie, à Genève, il y a peu de chance qu’on se doute que des concerts à fort volume s’y déroulent jusqu’à des heures tardives. Pourtant, des expositions et des événements y sont organisés régulièrement – dont les fameuses soirées Rotule -– par le collectif qui loue à la ville cette maison du quartier des Grottes d’apparence banale.

Toru
Toru

Direction le salon, vite blindé, où vont se dérouler plusieurs sets de musique électronique ou apparentée, dont les protagonistes ont souvent la spécificité d’être issus ou d’avoir des liens avec la HEAD, l’école d’art de Genève. Ecoutés sporadiquement par souci de préservation de capital auditif, les performances de Kaori et Balam Ronan se sont révélées variées, avec une mention spéciale pour la dub rétro-futuriste de Assid, sorte de pendant guitaristique — et acide — de notre Orchidée cosmique favori.

Place au rock, ensuite. Parmi la discographie de Toru – dont un split avec les terribles Teufelskeller dans lesquels officie un certain Anton Ponomarev, tiens, tiens… — il aurait été difficile de résister à l’appel des quelques morceaux tirés du nouvel album qu’on pouvait écouter sur bandcamp et ce concert a confirmé qu’avec ce groupe on se trouve face à une pièce de choix. D’abîmes de pesanteur en accalmies lumineuses, de bourrasques bruitistes en grooves retords, leur musique se vit comme une traversée très fluide et constamment étonnante de paysages ultra contrastés — mélange subtil de raffinement et de brutalité, comme un art de la guerre noise. L’oreille est aux aguets, constamment surprise... et récompensée. Enfin un concert où, de bout en bout, la sensation pesante de déjà vu n’a pas sa place !

Toru
Toru

« On essaye de faire des choses qui ne ressemblent pas à ce qui a déjà été fait. » m’explique candidement Arthur, l’un des deux guitaristes du groupe, durant les petits bouts de discussion post concert. Simple, mais il fallait y penser — et qui donne très envie d’aller écouter cet album dont on espère reparler bientôt.


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