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Le 18 novembre dernier, c’est devant un 648 Café bondé que le trio weirdo-synth-punk Scheidensekret faisait ses premiers pas, tandis que NoaRt démontrait de manière convaincante que leur rock gothique synthétique est passé à la vitesse supérieure.

photo Laurent Surier

Le 648 Café est un drôle d’endroit, avec ses airs de chalet vitré posé au beau milieu du village de Marcellaz – mais, quand on y pense, c’est bien grâce au réseau de lieux comme celui-là, hétéroclites et dispersés, que la scène locale et qu’une culture alternative sont vivantes. On pousse les tables et les bancs dans la pièce toute en longueur et le public venu en nombre se presse devant la petite scène.

Dans Scheidensekret, tout nouveau trio dont c’était donc le premier véritable concert ce soir, on retrouve deux têtes bien connues : Styx à la basse et au chant, très actif également avec son projet solo Oiseau sans coeur, et Trüdųk à la batterie. Les deux compères étaient membres de S Stantale, soit le plus vieux groupe local de musique industrielle. Anne - dite Anne von Klüz lorsqu’elle écrit dans ces pages ou est derrière les platines au Poulpe ou ailleurs – s’occupe des parties synthé et appuie parfois le chant.

Avec son dress code steampunk ou Orange mécanique, au choix, - chapeaux melons, chemises et bretelles -, le groupe propose un synth-punk coloré façon cabaret. Les morceaux fourmillent d’idées et le chant expressif et théâtral de Styx créé la surprise, tant il diffère de ce qu’il explore en solo. Tout n’est pas parfaitement en place encore et l’univers intéressant que propose le groupe doit s’affirmer. Mais ce premier effort transpire la sincérité et est accueilli chaleureusement par le public.

NoaRt, c’est l’autre groupe post-punk local et les revoir permet de prendre la mesure du chemin qu’ils ont parcouru depuis le Blackout festival. Si le groupe donnait alors un peu l’impression de battre le chaud et le froid, d’une identité double comme irrésolue et laissée en suspens, ce n’est plus le cas aujourd’hui et c’est une très bonne surprise !

photo Audrey Colombier

Peut-être que l’arrivée de Simon à la basse y est pour quelque chose mais en tous cas les mélodies un brin fougueuses de Guillaume soutiennent le chant tout en retenue de Pascal de manière très naturelle, fluide, et leur son donne une impression d’ampleur nouvelle. Mieux, leur musique a pris du corps, le chant parlé d’inspiration nettement gothique fait pendant et se détache, imprime, de manière convaincante et frappante sur les motifs de la guitare et ses effets multiples. Pour le coup, c’est plutôt la rythmique électronique qui serait parfois un ton en dessous mais la prestation du groupe est emballante. On a envie d’en entendre plus et hâte de voir ce que le groupe proposera par la suite.

« Scène locale et culture alternative vivantes », ne disait-on pas en introduction ? Yes ! Vivement la prochaine. Rejoignez le club !

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