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Less aux Tilleuls : les bad boys du noise-rock étaient de sortie

lundi 18 juillet 2022 par Tom Rad-Yaute rédaction CC by-nc-sa

Compte-rendu

Après un premier enregistrement au son ravageur et particulièrement avantageux, le passage du trio noise-punk à Annecy était attendu de pied ferme. Leur set ultra physique et abrasif à souhait n’a pas manqué d’arguments. Solide !

Après la sortie de leur premiers morceaux, chroniqués dans ces pages, le groupe s’est attaqué à la recherche de concerts et à la mise en place de tournées avec, semble-t-il, autant d’énergie et d’urgence qu’il en déploie dans sa musique. Jouer, vite. Quitte à se faire lâcher au dernier moment par son batteur et embarquer un gus qui apprendra le set en un temps record, tout en gardant un œil de manière assez comique sur des partitions soigneusement disposées sur un pupitre. Quitte à jouer seul ce soir à l’affiche et à proposer deux sets d’affilée. Même pas peur. Jouer, bon sang. Jouer.

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Aucune entourloupe : la fureur de ce noise-rock dur sur l’homme est bien là. Sur MP3 ou en live, la claque est la même et elle est violente et sèche. Des morceaux très construits, alternant rythmiques punk-rock mid tempo et digressions noise — ou parfois plus lourdes, comme sur l’excellent « Devil take care » ou encore groovy comme dans un morceau que j’entendais pour la première fois et qui, à mes oreilles, avait quelque chose de Steel Pole Bath Tub. Si l’ensemble pioche à droite et à gauche — un peu noise, un peu punk, un peu grunge, avec Nirvana période Bleach comme horizon et la discographie de Metz comme étoile —, il reste très cohérent, presque comme si ces morceaux avaient été écrits d’un seul trait, d’un seul jet. Le public annecien, acquis à la cause, ne s’y trompe pas et ne ménage pas sa peine, gueulant et pogotant dans un joyeux bordel imbibé d’alcool et de sueur.

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Le plus de Less, ce qui fait sa marque de fabrique et qui remporte vraiment l’adhésion, c’est l’engagement évident du trio. Ça cogne, ça fait pas semblant, ça ne retient pas les coups. Au terme du second set, Romain, le chanteur, avoue dans un souffle qu’il n’en peut plus, que le mal de tête et de gorge commencent à prendre le dessus. Les morceaux sont vécus, vivants, et le groupe, de manière surprenante vu son peu d’expérience, est déjà très incarné sur scène. L’envie d’en découdre, peut-être ? D’y croire coûte que coûte et de se jeter dans la musique à corps perdu ? Quoi qu’il en soit, on attendra de leurs nouvelles avec impatience — et elles ne devraient pas trop tarder, vu que plusieurs projets sont sur le feu. Less, vous revenez quand vous voulez.

Toutes les photos illustrant cet article sont d’Olive Lowlightconditions. Un grand merci à lui.

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